Ethanol et GPL pour rouler moins cher?

(Paris, le 5 décembre 2018)

Alors que le Diesel continue de baisser et que le transfert se fait au profit de l’essence, les biocarburants et le GPL peuvent faire figure de valeur-refuge.

C’est ce qu’on appelle des signaux faibles. Les immatriculations de véhicules à bicarburation (essence et GPL ou GNV) ont triplé depuis le début de l’année sur le marché national par rapport à 2017. Et elles sont en augmentation aussi pour le Superéthanol.

Pourtant, ces deux segments de marché sont pour le moment quasi inexistants dans le domaine des énergies alternatives, qui sont plus portées par l’hybride (près de 5 %) et l’électrique (moins de 1,5 %). Oui, mais voilà…

Le prix du carburant fait réfléchir. Il est inférieur à 0,80 € pour le GPL et de l’ordre de 0,60 € pour l’E85. Pour le gaz de pétrole liquéfié, adopté par 200 000 véhicules dans l’hexagone, le point fort vient d’un réseau bien maillé de quelque 1 650 stations. Il est plus étoffé que pour le Superéthanol, distribué toutefois dans plus d’un millier de stations.

Pour en bénéficier, il faut opérer une transformation de son véhicule. L’opération est plus abordable pour bénéficier d’un boîtier E85. La dépense est de 700 € en moyenne. C’est plus cher pour le GL, car il y a des éléments en plus dont le réservoir. L’investissement total est compris entre 1 500 et 3 000 euros. Mais, ces dépenses seront assez vite amorties par la suite.

Si ces énergies restent très minoritaires, elles permettent de faire des économies sensibles sur le carburant. Et il faut avoir à l’esprit qu’en cas d’absence de pompe adéquate, le véhicule peut toujours faire un plein d’essence. Reste la question (et elle n’est pas anodine) de la garantie constructeur, qui disparait lorsque le véhicule n’est pas adapté d’origine pour rouler au Superéthanol.

On peut se demander pourquoi les pouvoirs publics ne poussent pas plus la piste des biocarburants d’origine synthétique. Le fait est que la France a précisé sa vision, dans le cadre de sa stratégie sur l’énergie et le climat. Ainsi, la part d’énergies renouvelables dans les carburants (essence comme diesel) devra passer de 7 % aujourd’hui à 10 % en 2020, et 15 % en 2030. Quant aux biocarburants avancés (deuxième génération, issus d’algues ou de résidus industriels),leur part devra atteindre 3,8 % dans l‘essence et 3,2 % dans le gazole en 2028.