Mini urbanaut

(Paris, le 11 janvier 2021)

Mini a présenté récemment un concept très éloigné de ses silhouettes habituelles. La navette est un thème qui a aussi été exploré par Renault ou encore Toyota. Un effet de mode ou une tendance de fond ?

Alors que BMW prépare son futur avec des modèles électrifiés et semi-autonomes, la marque sœur Mini regarde un peu plus loin. Vers 2030, précisément. Le concept Vision Urbanaut est un véhicule modulaire, qui peut se transformer en un véritable salon.

Lorsqu'il roule, il peut proposer un vrai poste de conduite (même s'il est équipé de systèmes autonomes). Et quand il est à l'arrêt, ce véhicule prend alors la forme d’un lounge sur roues. Le tableau de bord se transforme en banquette et le pare-brise devient une fenêtre (que l’on peut ouvrir).

En fait, l'Urbanaut propose des ambiances à la carte, grâce au Token : un sélecteur qui offre le choix entre les modes Chill (repos), Wanderlust (plaisir de conduite) et Vibe (axé sur l'espace intérieur). Evidemment, ce concept Mini est ultra connecté. L'ordinateur de bord permet par exemple d'adapter les playlists et les podcasts à l'ambiance du trajet ou à l'humeur des occupants. Il va de soi qu’il est par ailleurs électrique.

Si on est plus près d’un van que d’un minibus, il est intéressant de noter que Renault a tenté d’élaborer le robot-taxi de demain avec EZ Go. Le concept avait été présent lors du salon de Genève, en 2018. Positionné sur le segment du luxe, ce véhicule de niveau 4 a pour vocation de faire du transport de passagers. Ce lounge roulant n’a ni volant ni pédales. Et on le commande à partir de son smartphone ou de bornes dédiées.

Renault s’intéresse à la mobilité partagée et autonome. La marque au losange est impliquée dans des tests avec Transdev à côté de Rouen, et à Saclay avec des ZOE. Elle devrait passer un autre cap, en partenariat avec Waymo (Google) à l’occasion des JO de 2024. Il est question cette fois d’une navette qui ferait le trajet entre Roissy et La Défense.

Pour sa part, Toyota a développé une navette pour du transport collectif. On est plus proche de ce que savent faire (et avec succès) des fabricants tricolores comme Navya et Easymile. Un tel engin pourrait faire du transport à la demande dans les futures Smart Cities (à l’exemple de celle que la marque veut construire au pied du mont Fuji). En fait, on devait le voir initialement à Tokyo, au moment des JO l'été dernire. Mais la Covid en a décidé autrement.

En 2015, Mercedes avait sensation avec un concept de navette autonome de luxe à Las Vegas. La première du genre à rouler par ailleurs à l’hydrogène. La marque avait ensuite présenté des déclinaisons. Et chez les Allemands, il ne faut pas oublier Volkswagen avec la navette Sedric.

Les navettes sans chauffeur coûtent plus de 200 000 euros. Soit, le prix d’une Ferrari. En même temps, les volumes sont très limités… En vérité, les constructeurs ne savent pas faire de la petite série et ne sauraient pas forcément vendre ces véhicules. Mais, ce segment est intéressant pour les fournisseurs. C’est la raison pour laquelle Valeo utilise Navya pour déployer sa technologie. Continental en fait de même avec Easymile. Quant à Bosch, il veut se lancer aussi dans la navette, suivant ainsi son compatriote ZF qui coopère avec EZ Go.