Plusieurs constructeurs ont investi dans le réseau Ionity

(Paris, le 16 décembre 2021)

La recharge est un enjeu essentiel pour l’écosystème du véhicule électrique. Toutes les études montrent en effet que la crainte de la panne de courant constitue un frein pour les automobilistes pour adopter les batteries.

L’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) s’est aussi émue de la lenteur du déploiement de bornes de recharges électriques (selon ses études, 10 pays ne disposeraient pas d’un point de recharge aux 100 kms). Et cet été, Bruxelles a fixé des objectifs aux pays pour l’installation de prises à recharge rapide sur leurs territoires (obligation d’au moins deux stations de recharge publique rapide tous les 60 km en 2025).
A côté des opérateurs de recharges électriques et des énergéticiens, les constructeurs automobiles apportent eux aussi leur contribution à la création d’un réseau efficace et adapté aux besoins des utilisateurs.

  • Tesla a été pionnier dans ce domaine, avec son réseau de Superchargeurs déployé dès 2013 en Europe. La marque d’Elon Musk a ainsi une longueur d’avance sur ses compétiteurs : 7 300 Superchargeurs répartis sur 700 stations (dont 1000 en France à travers une centaine de stations). Dans le monde, la marque californienne compte près de 30 000 points de recharge à travers 3 254 stations. Les premières bornes, de type V1 et V2, offraient une puissance de charge maximale de 150 kW. Les stations V3 sont arrivées en 2019, avec une puissance maximale de 250 kW. Les V4 doivent arriver en 2022, avec une puissance de 275 kW. Depuis la commercialisation de la Tesla Model 3, toutes les stations sont équipées de prises à la norme Combo, utilisée sur la plupart des modèles du marché. Un « plus » pour le constructeur, qui souhaite désormais ouvrir son réseau à d’autres marques. 
  • Aux États-Unis et au Canada, General Motors veut passer à la vitesse supérieure et aider le réseau de chargeurs à s’étoffer. Selon le ministère américain de l'Energie, on compte actuellement près de 125 000 bornes dans une peu plus de 51 000 stations. En octobre 2021 GM a donc annoncé vouloir déployer 40 000 nouvelles bornes publiques dans les zones rurales, mal desservies en infrastructures de recharge, avec l’appui de ses concessionnaires.  L’idée est de distribuer jusqu'à 10 bornes à chacun de ses concessionnaires et de les aider à décrocher des aides financières pour en acquérir plus. Elles seront accessibles à tous les propriétaires de voitures électriques. Le constructeur étudie aussi la possibilité de mettre en vente des bornes de recharge auprès des particuliers. 
  • Volkswagen a aussi choisi de mettre « le paquet » sur les bornes de recharge. Avec ses partenaires (Enel, Iberdrola, BP), le groupe automobile allemand veut « multiplier par 5 le nombre de bornes de recharge rapide en Europe d’ici 2025". Au total, il annonce 45 000 bornes rapides à l'horizon 2025, dont 18 000 superchargeurs en Europe (ce qui correspondrait à un tiers du maillage européen de superchargeurs). Le constructeur allemand compte également parmi les membres fondateurs du réseau de recharge sur autoroutes Ionity, aux côtés de Mercedes, Ford, BMW ou encore Hyundai. 
  • Stellantis a aussi décidé de mettre les bouchées doubles dans les recharges. Le groupe français s’est associé en octobre à TheF Charging, une société turinoise spécialiste de l’électromobilité, afin de mettre sur pied un nouveau réseau européen. Les deux partenaires veulent déployer leur réseau de recharge principalement dans les centres-villes, les établissements publics (par exemple les hôpitaux et les écoles), les nœuds de transport (aéroports, gares, ports) et les lieux de loisirs. Stellantis vise d’ici 2025 quelque 15 000 emplacements à travers l’Europe, principalement en charge rapide, avec deux millions de places de stationnement. Ce projet complète le projet dit Atlante, que Stellantis a dévoilé en juillet dernier en partenariat avec NHOA (ex-Engie EPS, spécialisée dans la mise en place de solutions qui s’appuient sur les énergies renouvelables et la mobilité durable) et Free2Move eSolutions. Mi-octobre, une première station de recharge rapide a été inaugurée dans le Piémont, en Italie. Les 700 premiers sites du projet ont été identifiés et 10 % d’entre eux (principalement en Italie) sont déjà en cours de développement et seront opérationnels au cours des six prochains mois. La puissance délivrée par les bornes de recharge Atlante variera de 100 kW minimum à 175 kW maximum. D’ici 2025, pas moins de 5 000 bornes de recharge rapide doivent être installées en Italie, en France, en Espagne et au Portugal, avec un objectif de 35 000 bornes à l’horizon 2030. Le projet Atlante associe des systèmes de recharge rapide et ultra-rapide avec une technologie VGI (véhicules intégrés au réseau) et des systèmes de stockage d’énergie. 
  • Du côté des marques Premium allemandes aussi, les bornes de recharge sont un axe de développement. Dans le cadre de l’investissement de 700 millions du réseau rapide Ionity, plus de 5 000 points de recharge sont réservés aux modèles de Porsche et Audi (lesquels sont d’ailleurs partenaires du réseau). Ionity vise en effet un millier de stations ultra-rapide à travers 24 pays européens, contre 400 aujourd’hui, ce qui lui permettrait de passer de 1 500 points de charge à…7 000 ! En France, Ionity compte actuellement 86 stations, et 15 sont en construction.