DS7 Crossback : le Premium français est-il crédible?

(Paris, le 29 décembre 2017)

Avec son nouveau SUV, la griffe haut de gamme du groupe PSA espère devenir une alternative aux produits des constructeurs allemands. Sur un plan technologique, la DS7 n’a en tout cas pas à rougir, bien au contraire.

Jusqu’à présent, le Premium français se limitait à la Talisman et à l’Espace chez Renault, à la Peugeot 508 et au 5008, ainsi qu’au C4 Picasso chez Citroën. Il est loin le temps de la Safrane, de la 607 et de la C6 (voire de la XM pour les plus nostalgiques). Lancée en 2014, la marque DS a déployé ses premiers produits dans l’ombre de Citroën, avec une gamme (DS3, DS4 et DS5) qui a jusqu’ici peu convaincu. Mais, l’heure est au renouveau avec la DS7 Crossback sachant que DS Automobiles va ensuite lancer un produit par an, l’objectif étant d’arriver à 6 modèles (3 berlines, 3 SUV) en 2022.

Présentée au salon de Genève en mars dernier, puis mise en scène lors de l’installation d’Emmanuel Macron à l’Elysée, la DS7 Crossback a clairement élevé le niveau. Chez DS, on rapporte avec gourmandise la réaction des concurrents, qui ne s’attendaient pas à cela chez un constructeur français. La promesse est de proposer du luxe à la française, avec une touche parisienne (*). Ce qui se traduit dans les faits par des phares travaillés comme des diamants (qui tournent à 180 degrés pour saluer avant de démarrer), la présence à bord d’une montre BRM et un souci de la finition qui a pour but de faire mieux que la concurrence avec, par exemple, plus de cuir.

Sur un plan esthétique, il fallait à la fois faire statutaire et un peu bling bling, entre Audi et Lexus, ce type de produit ayant pour vocation à faire une carrière mondiale. Le fait est que, dans certains coloris, en particulier sa teinte orangée (or byzantin), le SUV français en impose. 

Mais, c’est surtout sur un plan technique que la DS7 mérite le respect. On retrouve à bord un système de pilotage semi-automatique (DS Connected Pilot) qui n’a rien à envier aux autres acteurs du Premium, dont Volvo par exemple. L’interface homme-machine est même plus performante, avec un affichage grand écran de la scène de conduite et le marquage au sol matérialisé par des lignes vertes ou oranges. Le SUV embarque même deux systèmes qu’on ne trouve que sur la Classe S, comme la vision de nuit (les piétons et les cyclistes sont détectés par infrarouge et s’affichent sous forme d’image thermique) et une suspension qui s’adapte aux irrégularités de la route en tenant compte des images transmises par la caméra de bord. Ce sont d’ailleurs deux fonctions très pertinentes. Pour le reste, la panoplie d’aides à la conduite est au niveau de ce que l’on est en droit d’attendre d’un véhicule de la catégorie.

Si l’on est à l’aise avec la technologie, et il vaut mieux pour maîtriser les commandes des deux écrans de 12 pouces, les conducteurs de la DS7 Crossback pourront s’en donner à cœur joie pour personnaliser le menu d’accueil et bien entendu l’ambiance souhaitée. Les possibilités sont vraiment nombreuses. Et il en est de même au niveau du comportement. On peut choisir de rouler en mode éco, confort, ou exploiter les 180 chevaux du moteur BlueHDI dans un registre plus sportif. Dans ce cas, avec une sonorité plus rauque et une réponse plus rapide de l’accélérateur, de la boîte et de la direction, DS propose d’abandonner le costume de ville pour la combinaison du pilote. Ou presque.

Au final, c’est vraiment une question de design. On aime ou on n’aime pas. Mais, il se dégage quelque chose de singulier de cette DS7 et le fait est que ce modèle est à la hauteur de ses ambitions. On peut juste regretter que DS n’ait pas réussi à proposer dès le lancement une version hybride rechargeable (E-Tense 4X4, 300 ch et 50 km de roulage en mode ZEV), celle-ci n’étant attendue qu’en 2019.

(*) Les ambiances intérieures ont des noms calqués sur des quartiers parisiens, tels que Bastille, Faubourg, Opéra, Rivoli.