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(Paris, le 13 mai 2018)

L’hydrogène fait moins le buzz que le véhicule électrique à batterie, mais la filière avance.  Elle est d’autant plus confiante que Nicolas Hulot devrait annoncer prochainement une feuille de route pour l’hydrogène en France.

Quant au Président Macron, il a récemment déclaré à Bruxelles que l’hydrogène était aussi une solution pour les poids-lourds, aux côtés du GNV. Des signes qui montrent que l’électromobilité à batterie n’a pas le monopole de la transition énergétique.

Plusieurs acteurs se mobilisent en tout cas en faveur de cette énergie alternative. Au sein de l’Hydrogen Council, une organisation créée par Air Liquide, et qui regroupe des multinationales du transport et de l’énergie, on retrouve plusieurs grands noms de l’automobile comme Audi, BMW, Daimler, General Motors, Hyundai, Honda, Toyota (et tout récemment le chinois Great Wall). Autant de constructeurs qui proposent déjà des modèles à pile à combustible sur le marché ou qui s’apprêtent à le faire autour de 2020. Des équipementiers (Faurecia et Plastic Omnium) soutiennent aussi l’initiative depuis le début. En dehors de la stricte sphère automobile, la présence de deux géants de l’énergie comme ENGIE et Total est tout aussi symbolique. Le club s’est aussi agrandi avec l’arrivée de McPhy, la star montante de l’hydrogène en France dont les électrolyseurs  serviront demain à produire de l’hydrogène renouvelable pour les stations de remplissage.

En matière de mobilité, l'objectif est d'arriver en France à un réseau de 400 stations vers 2030, avec un premier seuil de 150 stations en 2023. Les véhicules à pile à combustible seront dans un premier temps des voitures de taxis, des utilitaires, ainsi que des bus. Quelque 200 000 véhicules devraient ainsi circuler en 2030 sur les routes de l'hexagone. En 2050, l'hydrogène pourrait alimenter 18 % du parc roulant, avec notamment 1 camion sur 5 et 1 bus sur 4. Le Président de l'AFHYPAC, Philippe Boucly, se dit persuadé que l'offre va se développer dans l'automobile. Dans les villes, ces véhicules H2 pourraient réduire de 15 % les émissions locales (CO, NOx).

A l’heure actuelle, l’offre automobile est toutefois quasi inexistante dans l’hexagone. Quelques exemplaires de la Toyota Mirai sont loués à des dirigeants d’entreprises (Air Liquide, ENGIE) qui sont par ailleurs des partenaires de la marque. Toutefois, la compagnie de taxis STEP a monté un service sur Paris avec des véhicules à hydrogène (Hyundai ix35 FC et Toyota Mirai), dont le nombre va passer de 75 à 200 d’ici la fin de l’année,  et à 600 avant la fin de 2020. Ces taxis, reconnaissables à leur couleur bleue, vont se ravitailler dans les stations installées par Air Liquide à Paris, Orly et près de Versailles.

En parallèle, certaines collectivités ont choisi de déployer des stations et de faciliter la création de flottes captives à l’échelon local. C’est le cas de la Normandie, de l’Occitanie, de la Bourgogne-Franche Comté et de l’Auvergne-Rhône-Alpes. Cette dernière, qui a lancé le projet Zero Emission Valley, va financer le surcoût lié à l’acquisition de 1 000 véhicules du type Kangoo H2 (Kangoo E avec un prolongateur d’autonomie sous forme de pile à combustible) et aider à déployer 20 stations de remplissage sur le territoire.