Les robots-taxis suscitent les convoitises des constructeurs

(Paris, le 13 décembre 2017)

Avec son compatriote Easymile, Navya fait partie de ces rares acteurs qui ont choisi d’investir le marché de la navette autonome.

Il a donc pu accumuler de l’expérience, grâce aux 50 véhicules  déployés à travers le monde et qui ont d’ores et déjà transporté plus de 200 000 passagers, en ville ou sur des sites privés.

Alors que le segment des navettes commence à susciter l’appétit de nouveaux entrants, comme l’équipementier ZF avec e.GO Mobile et le chinois Baidu, Navya a choisi de se diversifier. A la surprise générale, il a présenté début novembre un taxi autonome. Ce monospace sans volant ni pédales est donc ce qu’on appelle un robot-taxi. Il peut transporter de 1 à 6 passagers, en mode électrique et en totale automatisation grâce à une armada de capteurs.

L’Autonom Cab, c’est son nom, a puisé sa technologie chez les meilleurs fournisseurs (Nvidia, Valeo et Velodyne). Il embarque au total 10 capteurs lidars, 6 caméras, 4 radars, 4 capteurs odométriques, 2 antennes GNSS et une centrale inertielle. « Ces capteurs apportent a minima une triple redondance sur l’ensemble des fonctions, garantissant une fiabilité exceptionnelle », précise le constructeur. L’ordinateur de bord est capable de fusionner en permanence les données perçues et de prendre les décisions les plus adaptées, sachant que le véhicule est par ailleurs connecté en 4 G au centre de supervision de Navya, et qu’il peut aussi dialoguer avec l’infrastructure.

Capable de se repérer dans son environnement, et disposant de son propre outil de cartographie, ce monospace électrique peut transporter jusqu’à 6 personnes dans les centres urbains, 24h/24 et 7j/7. Il peut se mouvoir dans le trafic à 50 km/h, avec la possibilité de faire des pointes jusqu’à 90 km/h. Grâce à un bandeau lumineux de plusieurs couleurs, il permet de communiquer avec les utilisateurs ainsi qu’avec les piétons. Avec une application mobile dédiée, les utilisateurs pourront d’un simple clic ouvrir ou fermer la porte pour démarrer le véhicule. À l’intérieur, les clients apprécieront son habitacle vitré qui offre une vue panoramique sur la ville. Pendant le trajet, il sera possible de choisir sa playlist (dont le son sera relayé par un système audio signé Focal), de consulter des informations touristiques ou encore d’acheter à bord des billets de spectacle.

Reste à voir quand et où un tel robot-taxi, concurrent d’Uber, pourra rouler. A Paris, où Anne Hidalgo et ses adjoints en charge des transports et de l’innovation sont déjà fans, ou à Lyon d’où est originaire Navya ? A ce stade, l’entreprise a déjà signé différents accords de partenariat avec des spécialistes du transport, notamment Keolis pour l’Europe et les États-Unis, et avec le Royal Automobile Club (RAC WA), pour l’Australie. Les déploiements débuteront dès le deuxième trimestre 2018.

Navya n’est pas le seul acteur sur ce marché. Début décembre, Nissan a indiqué qu’il comptait lancer vers 2020 un service commercial de robots-taxis. Cela coïncidera avec la tenue des Jeux Olympiques dans ce pays. Nissan sera associé pour l’occasion à son partenaire local de technologies mobiles DeNa. Un premier test auprès du grand public est prévu en mars 2018 dans le quartier de Minato Mirai à Yokohama, près de Tokyo. Nissan et DeNa feront sans doute face à un concurrent de taille, le fabricant japonais de robots ZMP qui envisage également une ligne de taxis autonomes à Tokyo d’ici 2020.

Pour sa part le principal concurrent d’Uber, Lyft , a tout récemment lancé ses taxis autonomes à Boston. Dans le détail, lorsqu’ils commanderont une course sur l'application, les clients de Lyft verront arriver des véhicules autonomes développés avec la startup nuTonomy, spécialisée dans la conduite autonome. Quant à Waymo, filiale d'Alphabet/Google, il teste déjà des véhicules sans chauffeur en Arizona auprès du grand public et envisage aussi de lancer à terme un système de taxis autonomes.