TCO Scope 2024

(Paris, le 23 septembre 2024)

Pour sa 13ème édition et en plein bouleversement du marché automobile européen, le TCO Scope évolue. L’électrification des parcs automobiles d’entreprise, l’obligation de respect des quotas de renouvellement en véhicules à faibles émissions de CO2, la poursuite de la modification de la fiscalité automobile avec un renforcement des mesures punitives, changent le paysage automobile et plus particulièrement celui des flottes d’entreprise, où la part des modèles thermiques recule. 

C’est la raison pour laquelle deux coûts d’usage sont désormais proposés, tant pour les véhicules particuliers (VP), que les véhicules utilitaires légers (VUL). A côté du PRK thermique, le TCO Scope calcule cette année un PRK des véhicules 100 % électriques. 

La méthodologie concernant les remises évolue également. A partir de 2024, dans un souci d’être plus proche des pratiques de marché, les remises protocolaires des loueurs sont appliquées.

Ces évolutions, rendues nécessaires pour mieux coller au marché, ont une conséquence : elles ne permettent pas, cette année du moins, de comparaison avec les coûts d’usage des années précédentes. 

1.    Principaux enseignements du TCO Scope 2024 pour les VP thermiques

En 2024 le prix de revient kilométrique (PRK) moyen global après IS (impôts sociétés) pondéré de l’ensemble des voitures composant l’échantillon des voitures particulières thermiques du TCO Scope est de 0,371 € TTC/km. Ce prix de revient kilométrique moyen a été établi à partir du coût total moyen après IS pondéré d’un échantillon de 215 841 (VP), avec la loi de roulage d’un kilométrage annuel de 25 000 km soit : 48 mois et 100 000 km. 

En 2024, le coût total moyen après IS pondéré ressort à 37 094 €. Il s’agit de la somme des différents postes de coûts liés à l’utilisation du véhicule (dépréciation, frais financiers, entretien-pneumatiques-assurance, énergie, charges sociales et fiscales). 

La principale composante du TCO reste le financement du véhicule (43,3 %), qui agrège la dépréciation et les frais financiers. Il s’agit de la différence entre la valeur immobilisée (prix catalogue - remise) diminuée de l’impôt sur les sociétés et la valeur prévisible de revente à la fin des 48 mois de détention (appelée valeur résiduelle chez les loueurs longue durée), à laquelle s’ajoute le taux de financement. Ce poste s’établit en 2024 à 20 242 €.

Le poids prévisionnel de l’énergie occupe la seconde place dans le calcul du TCO des VP thermiques. Ceci résulte de l’évolution à la hausse des prix des carburants au cours des dernières années. Dans le TCO Scope 2024, le poste énergie pèse 21 % du coût global, avec un budget de 10 000 €.

Le poids des charges fiscales et sociales sur les VP thermiques représente 18 % du total et constitue en 2024 le troisième poste du TCO. Il s’agit de l’ancienne TVS, rebaptisée TVU, des amortissements non déductibles ou encore des charges sociales et patronales sur les avantages en nature. 

L’entretien-pneumatiques-assurance, avec 17 % du total en 2024, constitue le quatrième et dernier poste de coût d’un TCO.
 

2.    Principaux enseignements pour les VP électriques

En 2024 le prix de revient kilométrique (PRK) moyen global après IS (impôts sociétés) pondéré de l’ensemble des voitures composant l’échantillon des VP 100 % électriques du TCO Scope est de 0,377 € TTC/km.
Ce prix de revient kilométrique moyen a été établi à partir du coût total moyen après IS pondéré d’un échantillon de 49 839 unités, avec la loi de roulage d’un kilométrage annuel de 25 000 km soit : 48 mois et 100 000 km. En 2024, le coût total moyen après IS pondéré ressort à 37 747 €.
La principale composante du TCO est le financement du véhicule (62,4 %). Il s’agit de la différence entre la valeur immobilisée (prix catalogue - remise) diminuée de l’impôt sur les sociétés et la valeur prévisible de revente à la fin des 48 mois de détention, à laquelle s’ajoute le taux de financement. Ce poste s’établit en 2024 à 30 899 €.
L’entretien-pneumatiques-assurance, avec 17 % du total en 2024, constitue le second poste de coût pour les VP électriques, avec un budget de 8 477 €.
Contrairement à ce que l’on observe sur le segment des VP thermiques, le poste énergie a un poids moins lourd en électrique. Il représente 11 % (soit un budget de 5 500 €).
Malgré la disparition du bonus à l’achat et à la location des VP 100 % électriques, le poids des charges sociales constitue le dernier poste du TCO, avec un poids de 10 % (4 635 €).

3.    Principaux enseignements pour les VUL Thermiques

Le prix de revient kilométrique (PRK) moyen global pondéré après IS (impôt sur les sociétés) de l’ensemble des véhicules composant l’échantillon des VUL thermiques du TCO Scope est en 2024 de 0,288 € HT/km.

Ce prix de revient kilométrique moyen a été établi à partir du coût total moyen pondéré d’un échantillon de 20 véhicules utilitaires (VUL) thermiques, avec la loi de roulage suivante : 48 mois et 100 000 km.  

En 2024, le coût total moyen pondéré de l’échantillon de 179 247 unités sur un total de 261 706 unités immatriculées en entreprise, ressort à 28 773 €. Il s’agit de la somme des différents postes de coûts liés à l’utilisation du véhicule (financement, entretien-pneumatiques-assurance, énergie, carte grise).

En 2024, la répartition des coûts en pourcentage montre que la principale composante du coût d’usage reste le financement du véhicule (47 % à 18 017 €), c’est-à-dire la différence entre la valeur immobilisée et la valeur prévisible de revente à la fin des 48 mois de détention, augmentée du taux de financement.

Le budget énergie représente le second poste de coût d’un VUL thermique. Sa part s’établit cette année à 34 % (13 277 €).

L’entretien constitue la troisième composante du coût d’usage du VUL thermique avec 19 % et un budget de 7 120 €. 

La seule taxation qui affecte les VUL est la taxe sur la carte grise. Contrairement aux VP, le poids des charges sociales et fiscales est donc insignifiant. 

4.    Principaux enseignements pour les VUL électriques

Le prix de revient kilométrique (PRK) moyen global pondéré après IS (impôt sur les sociétés) de l’ensemble des véhicules composant l’échantillon des VUL 100 % électriques du TCO Scope est en 2024 de 0,313 € HT/km.

Ce prix de revient kilométrique moyen a été établi à partir du coût total moyen pondéré d’un échantillon de 20 véhicules utilitaires (VUL) électriques, avec la loi de roulage suivante : 48 mois et 100 000 km.  En 2024, le coût total moyen pondéré de l’échantillon de 24 113 unités sur un total de 25 990 VUL électriques immatriculées en entreprise, ressort à 31 322 €.

Le différentiel entre VUL thermiques et VUL électriques s’explique notamment par un prix catalogue pondéré supérieur en électrique (41 189 €) à celui du thermique (30 427 €).

La décomposition des coûts et leur poids respectif dans le calcul du PRK sont également différents en fonction de la motorisation.

En 2024, la répartition des coûts en pourcentage montre que la principale composante du coût d’usage d’un VUL électrique est le financement (65,9 %, à 31 000 €), c’est-à-dire la différence entre la valeur immobilisée et la valeur prévisible de revente à la fin des 48 mois de détention, à laquelle on ajoute le taux de financement.

L’entretien constitue le second poste de coût des VUL électriques (15 %), 
à 7 277 €. 

En raison du coût plus faible de l’électricité par rapport au Diesel ou à l’essence, le poste énergie ne représente que 13 % (pour un budget de 6 107 €).
À noter enfin, le poids positif de la fiscalité, avec un bonus de 3 000 €, certes rogné de 1 000 € par rapport à 2023, mais encore en vigueur dans les entreprises, alors qu’ils ont disparu pour tous les VP depuis le 14 février 2024.
 

5.    Bilan des matchs entre motorisations : l'électrique conserve ses atouts

L’édition 2024 du TCO Scope, avec ses 19 matchs, confirme la pertinence des modèles électriques face aux thermiques.
Sur les 11 matchs qui comparent des modèles électriques avec d’autres motorisations, on en compte 9 qui sont remportés par ces modèles 100 % électriques dans les VP (dont 8 sur l’ensemble des kilométrages) et un est « ex-aequo » avec un modèle hybride (Peugeot 208).

Dans les VUL en revanche, le 100 % électrique a encore du mal à s’imposer puisqu’il ne remporte qu’un seul match sur les trois proposés, pour des kilométrages au-dessus de 60 000 km.

Côté hybrides, le bilan se solde par trois matchs remportés dans les VP et un « ex-aequo » avec le modèle électrique du Peugeot 208.
Il ressort de ces confrontations plusieurs conclusions :
-    La fin des bonus à l’achat ou à la location, depuis le 14 février, pénalise les motorisations 100 % électriques, déjà impactées par des prix catalogues toujours nettement supérieurs à ceux des autres motorisations.
-    Ces mêmes prix catalogues restent, à date, insuffisamment atténués par des remises adéquates, comparées aux pratiques sur les motorisations thermiques.
-    Les valeurs résiduelles des modèles électriques sont toujours instables.
-    Plusieurs éléments militent toutefois en faveur du 100 % électrique : un coût de l’électricité mieux disant que les carburants ; un budget entretien en général inférieur de moitié à celui des modèles thermiques ; enfin, un mécanisme global de la fiscalité et en particulier d’avantages en nature (AEN), favorable en comparaison des thermiques.

Retrouvez ici la nouvelle édition du TCO Scope 2024, avec notamment les matchs entre motorisations (19 au total cette année), réalisés en tenant compte de la fiscalité automobile en vigueur au 1er janvier 2024, qui peuvent utilement éclairer les décideurs d'entreprises dans leurs choix de véhicules à inclure dans une car policy.