Paris a son centre de test pour véhicules autonomes

(Paris, le 3 juillet 2019)

Davantage réputé pour son anneau de vitesse, construit en 1924 et où ont été enregistrés plusieurs records mondiaux, le circuit de Montlhéry est un équipement assez mythique.

Ce que sait moins le grand public, c’est que le site appartient à l’UTAC-CERAM, un groupe privé en charge de l’homologation et d’essais divers (ADAS, compatibilité électromagnétique, consommation et émissions) pour l’industrie automobile. Il est référencé au niveau mondial et travaille par exemple avec l’institut EuroNCAP. L’autodrome héberge depuis peu un tout nouveau centre de tests pour voiture connectées et autonomes. Il a pour nom Teqmo et se veut l’équivalent de MCity aux Etats-Unis et de K-City en Corée du sud. C’est un outil dont la France voulait se doter afin d’aider les industriels français à rester compétitifs par rapport à la concurrence mondiale. Il propose 12 km de pistes et plusieurs environnements afin de pouvoir évaluer les solutions technologiques dans différents cas de figure. Le site dispose également d’ingénieurs hautement qualifiés et de moyens d’essai sophistiqués  tels que des robots de conduite, des cibles mobiles (piétons, cyclistes et véhicules) et des outils de simulation.

Lancé initialement sous le nom de projet CEVA, le centre d’essai a nécessité un investissement de 20 millions d’euros. Il a bénéficié du soutien de la PFA (Plateforme de la Filière Automobile, avec des engagements de la part de PSA, Renault et Valeo) et de la région Ile-de-France. L’inauguration, en présence de deux ministres (François de Rugy, ministre de la Transition Ecologique, et Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances), a été l’occasion de souligner que la France avait du retard par rapport à Waymo (la filiale de Google), mais que les industriels hexagonaux pouvaient se regrouper et profiter de ce site pour rester à l’avant-garde technologique. Ce site de l’UTAC-CERAM est utilisé à la fois par des industriels français et étrangers. Il peut servir à développer des voitures autonomes, mais aussi des navettes, des bus et des poids-lourds.

Le centre Teqmo est composé de 6 grandes zones d’essai : un circuit autoroutier de 2,2 km (avec une barrière de péage et une piste à trois voies), un circuit routier de 6,5 km (piste à double voie avec divers types de panneaux et de bordures) et même une zone urbaine (Teqmoville, avec des ronds-points, des pistes cyclables, des voies de bus et même un passage à niveau). Le dispositif est complété par une piste de stationnement, une zone de manœuvre (ligne droite et croisement) et une autre de freinage (pour des essais du type freinage automatique face à des mannequins simulant des piétons ou des cyclistes).

Cet outil est utile pour les constructeurs et équipementiers, même si ces derniers ont parfois leur propre site de test et multiplient les essais sur route ouverte. Le Teqmo permet par exemple de faire des essais qu’il n’est pas possible de reproduire en public, comme par exemple un obstacle qui traîne au milieu de la chaussée, ou un piéton allongé en bord de route.

L’autre intérêt de l’infrastructure est de pouvoir réaliser des tests liés à la voiture connectée. Un relais de 5G a d’ailleurs été implanté au beau milieu du Teqmo. L’UTAC-CERAM a Bouygues et Orange parmi ses partenaires. Il faut noter aussi que les industriels qui travaillent sur les projets 5GCar et Concordia utilisent déjà ce site de test.