Il y a un an, alors que nous bouclions la 10e édition du TCO Scope, nous nous félicitions du repli sensible observé sur les coûts d usage des véhicules, après plusieurs exercices en hausse. Nous avions toutefois indiqué que, pour être pérenne, ce mouvement de baisse passait à la fois par des prix (redevenus) abordables des modèles neufs et par un coût de l énergie contenu. À la lecture des bilans du TCO Scope 2022, force est de constater que ces deux éléments ne sont pas réunis. Le résultat est sans appel, avec une envolée des coûts d usage, tant des VP que des VUL, à un niveau jamais atteint depuis la création du TCO Scope en 2012.
La montée en puissance de l électrification dans les parcs d entreprise, aussi réelle soit-elle, ne parvient pas à gommer les effets inflationnistes des prix catalogues et du coût des carburants. D autant plus que, sur le segment des VUL, l électrification est encore toute relative.
À l heure où l Europe semble sceller définitivement l avenir des motorisations thermiques et ne laisse que 13 petites années aux consommateurs pour faire leur révolution culturelle, la démarche suivie par le TCO Scope depuis plus de dix ans, est riche d enseignements. La fiscalité reste un levier pour faire changer les mentalités. À ce titre, il faudra veiller à maintenir un niveau d aides significatif pour accompagner les entreprises, mais aussi les mé- nages, dans cette mutation.
Autre confirmation, le poids de l énergie restera es- sentiel dans l analyse des coûts d usage. L évolution des coûts de l électricité prendra à ce titre, peu à peu, le relais des prix des carburants. La politique énergétique de la France, longtemps assise sur la rente du nucléaire, sera sans doute appelée à évoluer dans les prochaines années et à s ouvrir à d autres énergies alternatives.
Les interrogations sont donc grandes, pour les déci- deurs d entreprises, comme pour les ménages. Mais tous peuvent en tout cas s inspirer de la démarche du TCO Scope pour arrêter leurs choix. Un décideur ou un automobiliste averti en vaut deux.
Régis MASERA Directeur de l Arval Mobility Observatory
Avant-propos