Voiture autonome: Ford affiche ses ambitions

(Paris, le 5 janvier 2016)

La voiture autonome est bel et bien le nerf de la guerre dans l’industrie automobile aujourd’hui. Alors que de nombreuses annonces sont attendues dans ce domaine lors du prochain Consumer Electronics Show (CES), qui ouvre ses portes le 6 janvier à Las Vegas, les constructeurs avancent leurs arguments. 

Ford vient ainsi d’annoncer le triplement de sa flotte de véhicules autonomes destinés à effectuer des tests sur les routes américaines de Californie, d’Arizona et du Michigan. Dans le détail, le constructeur va ajouter 20 Fusion Hybrid autonomes à son pool actuel, et revendique du même coup le premier parc de voitures autonomes en test de l’ensemble de l’industrie automobile.

Ces nouveaux véhicules utiliseront pour l’occasion une nouvelle génération de capteurs, fabriqués par une société californienne, Velodyne, et qui se caractérisent par une taille plus petite que les autres modèles disponibles sur le marché. Ford souligne que leur conception permet, par exemple, de les installer sur les rétroviseurs extérieurs et de réduire leur nombre de quatre à deux, tout en obtenant la même quantité d'informations. Un argument de poids lorsque l’on sait que le coût élevé des capteurs constitue, à ce stade, l’un des obstacles au développement à plus grande échelle des voitures autonomes. 

Avec cette annonce, en marge du CES, Ford affiche en tout cas ses ambitions. Il a réaffirmé récemment son objectif de faire rouler dès cette année des voitures totalement autonomes sur les routes de Californie. Il est en outre le premier constructeur à avoir testé un modèle 100% autonome dans la ville artificielle de MCity, au coeur de l'Université du Michigan.

Des rumeurs prêtent aussi au constructeur américain la volonté de conclure un partenariat avec le géant de l’internet, Google, pour fabriquer sa Google car. Une annonce dans ce sens pourrait même intervenir pendant le grand salon de Las Vegas. 

Enfin, Ford vient de marquer des points précieux contre les géants du numérique dans la course aux systèmes d'exploitation qui équiperont les voitures de demain. Le numéro un mondial de l'automobile, Toyota, vient d'annoncer qu'il installera le système open-source de Ford, baptisé SmartDevice Link sur ses prochains modèles. Selon le constructeur américain, d'autres groupes pourraient faire de même, ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour les géants du Net et leurs systèmes CarPlay (Apple) ou Android Auto (Google).