Les Français sont de plus en plus distraits au volant
(Paris, le 27 mai 2021)
Il y a peut-être moins de morts sur les routes en France (203 en avril, soit 32 de moins qu’en 2019), mais les conducteurs adoptent des comportements de plus en plus dangereux au volant. Toutes les études en matière de risque routier disent en effet la même chose : les Français sont de moins en moins attentifs lorsqu’ils sont en voiture et qu’ils conduisent.
Ils sont ainsi plus nombreux qu’avant à utiliser leur temps de conduite pour… travailler. "La voiture est devenue un véritable bureau mobile avec des actifs, qui disent consulter leurs mails et les réseaux sociaux, qui passent aussi beaucoup d’appels", explique Cécile Lechère, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA.
La dernière étude annuelle de l’assureur, réalisée en avril avec l’Ifop (1) montre bien l’ampleur de ces nouvelles habitudes autour de ces « distracteurs de conduite » : 70 % des conducteurs disent passer des appels au volant. Un tiers indique consulter au moins occasionnellement une application ou un site (11 points de plus qu’en 2015) et un quart les réseaux sociaux (+ 9 points).
Ces phénomènes sont inquiétants lorsqu’on sait que le risque routier est toujours la première cause de décès en milieu professionnel, et que la responsabilité des employeurs peut être engagée en cas d’accident de leurs colaborateurs sur leur trajets domicile-travail. Or, selon le baromètre Ifop-MMA, les employeurs sont seulement 47 % à connaître cette obligation. La sous-estimation du risque routier, par les conducteurs, comme par leurs dirigeants, freine donc la mise en place d’actions de sensibilisation et de prévention qui sont pourtant nécessaires. Seul un quart des actifs interrogés dans l'étude MMA indiquent que des actions de prévention sont régulières dans leurs entreprises, contre un tiers qui les juge rares et 40 % inexistantes.
La Fondation Vinci Autoroutes, qui publie elle aussi une étude annuelle sur le sujet, avait également identifié le problème. Dans son bilan 2020, elle relevait que la moitié des automobilistes français (54%) admettait passer des appels en Bluetooth au volant, tandis que 17 % reconnaissaient téléphoner sans kit main libre, 27% envoyer des SMS au volant et 5% regarder une vidéo !
La crise sanitaire n’a pas amélioré la situation, même si elle a considérablement réduit les déplacements (grâce notamment au télétravail). Car, avec une circulation moins dense sur routes et autoroutes, les comportements à risque se sont développés et la vitesse moyenne a singulièrement explosé.
(1). Étude réalisée en avril 2021 par l’Ifop pour MMA auprès de 511 personnes effectuant des déplacements professionnels au moins une fois par mois et 251 entreprises de moins de 50 salariés.
