(Paris, le 19 avril 2021)
A l’instar de la C5X, chez Citroën, de nouveaux modèles ne proposent pas de version Diesel. Un choix qui reflète surtout un réaménagement des priorités chez les constructeurs.
Lors de sa présentation, le 12 avril dernier, il a surtout été question de la version hybride rechargeable de la C5X. Une version de 225 ch et autorisant 50 km d’autonomie en mode électrique, que Citroën a décidé de combiner avec une suspension active.
Et sinon quels sont les autres moteurs ? La C5 X sera « disponible en motorisations thermique essence ou hybride rechargeable » indique de façon très laconique la marque aux chevrons. Par élimination, on en déduit qu’il n’y aura pas de Diesel. Cela peut surprendre car il s’agit d’une routière et non d’un modèle urbain. Chez les cousins de Peugeot, la nouvelle 308 aura bien par exemple un moteur BlueHDI de 130 ch, celui qui se trouve sous le capot de la DS4 avec qui elle partage la même plateforme.
Cela dit, la DS9 du groupe Stellantis a aussi fait l’impasse du Diesel. La grande berline haut de gamme ne propose qu’un moteur essence de 225 ch et trois offres hybrides rechargeables. Et pour cause : la DS9 est en effet une voiture conçue pour la Chine et produite là-bas. Ce qui est également le cas de la C5X… En raison d’un durcissement des normes européennes (Euro 6 a été sévérisé encore en début d’année et Euro 7 en 2025 s’annonce olympique), on peut comprendre que les constructeurs hésitent à développer de nouveaux moteurs thermiques. Cependant, on a le sentiment que le groupe a du mal à assumer le fait qu’il importe en fait des modèles qui ne sont pas conçus à la base pour l’Europe. C’est si vrai qu’il n’y a pas été dit à un seul moment lors de la conférence de présentation de la C5X que c’était une voiture chinoise. Or, sur ce marché, le Diesel est inexistant et le gouvernement chinois encourage très fortement l’électrification.
Quand Volvo a décidé de restyler la S60 en 2018, il a aussi fait le choix de ne pas proposer de Diesel. Une décision « raccord » avec son virage vers l’électrique, mais qui tenait aussi au fait, à l'époque, que ce modèle était produit aux Etats-Unis.
Pour sa part, Nissan a aussi pris une décision radicale. Le nouveau Qashqai n’a pas de Diesel pour l’Europe et associe l’essence à deux technologies : l’hybridation légère et l’électrique avec range extender (e-power). Dans ce dernier cas, on retrouvera sous le capot un 3 cylindres VCR 1,5 l dérivé d'un moteur à essence d’Infiniti, à taux de compression variable. Il développe 158 ch et fait office de générateur en fonctionnant à régime quasi constant. Déconnecté de la traction du véhicule, il fonctionne comme un groupe électrogène et surtout dispense cette version de recharger les batteries.
Délaissé sur les citadines et quelques compactes, le Diesel n’est plus en odeur de sainteté sur des modèles pourtant énergivores. Si l’homologation donne l’illusion que le véhicule émet peu de CO2 et ne consomme que très peu, en version hybride rechargeable, les frais au quotidien risquent pourtant de surprendre et... de décevoir.