(Mis à jour le 26 juillet 2018)
La mobilité en entreprise, qu’il s’agisse des déplacements pour se rendre à son travail ou de ceux organisés dans le cadre du travail, seront au cœur de la vie quotidienne et de la société de demain. Si l’idée d’un changement majeur est pressenti, la nature exacte de cette mutation demeure incertaine : l’avenir de la mobilité en entreprise serait-il linéaire, du règne de la voiture vers un autre mode de transport dominant ?
Les résultats de l'étude d’opinion, réalisée par Viavoice pour l’Arval Mobility Observatory (ex Observatoire du Véhicule d’Entreprise auprès de salariés mais également de décideurs en matière de flottes de véhicules, révèlent au contraire une double rupture, majeure :
- La première est une marche vers une diversité de mobilités (et non vers une solution unique), reléguant par ailleurs le vélo en position secondaire ;
- La seconde est une implication attendue de l’entreprise, et jugée vertueuse sur tous les registres.
Une mobilité de demain très diversifiée, le vélo en position secondaire
Si actuellement le véhicule personnel demeure la référence, beaucoup anticipent le développement du véhicule partagé pour le futur. Concrètement pour les salariés, les types de déplacements qui paraissent avoir le plus d’avenir sont le véhicule partagé (64%), puis le véhicule personnel (48%), suivi par les transports en commun (41%) et enfin par la « carte mobilité » (25%). Parmi les formes de partage, c’est le covoiturage qui est préféré (37%), plutôt que le véhicule de collectivité (27%).
Fondamentalement, cette diversité souhaitée de modalités de transports s’explique par une déclinaison de géographies, de circonstances de déplacements :
- Les salariés résidant en agglomération parisienne privilégient pour l’avenir les transports en commun (56 %) mais également la « Carte mobilité » (39 %) ;
- Les salariés en agglomérations de 20 000 à 100 000 habitants citent en priorité le covoiturage (43 %) et les véhicules partagés (31 %) ;
- Les salariés en zones rurales (moins de 2 000 habitants) mettent l’accent sur la voiture personnelle (49 %), pour des raisons pratiques manifestes liées aux difficultés d’organisation, pour l’instant, de déplacements partagés.
Autrement dit, les visions des transports d’avenir ne sont pas une affaire de parti-pris, mais bien plutôt des préférences pragmatiques liées aux conditions géographiques dans lesquelles les personnes vont être amenées à se déplacer demain : la révolution des déplacements sera gouvernée par des environnements différenciés.
L’implication des entreprises, facteur majeur de développement pour l’avenir
Le second enseignement majeur concerne le rôle considérable dévolu aux entreprises pour l’avenir en matière de mobilité.
L’ambition qui leur est assignée est très haute : 67 % des salariés, et de manière convergente 62 % des décideurs considèrent qu’il est du « rôle » de l’entreprise de « s’impliquer dans les déplacements de ses salariés ». L’exigence est forte dès lors que la question concerne le « rôle » même de l’entreprise et pas uniquement l’une de ses capacités d’action : concrètement l’entreprise doit devenir un acteur de mobilité.
Ce souhait est redoublé par un pronostic, plus tempéré du côté des salariés : 53 % des salariés, mais 76 % des décideurs considèrent que les entreprises « s’impliqueront à l’avenir de plus en plus » en faveur des déplacements de leurs salariés.
L’ampleur de ces attentes envers les entreprises se comprend comme la conjonction de plusieurs mutations structurantes : les mutations à venir en matière de transport, et la promotion du partage ; la conviction selon laquelle les entreprises sont les plus à même de résoudre, au plus près des territoires, ces enjeux ; la valorisation des modalités d’organisation décentralisées, autorisant la prise en compte des particularismes locaux : l’importance croissante dévolue au « bien-être » et à l’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle.
Pour l’essentiel, le passage vers un nouveau monde du transport obéira également aux opportunités que ce dernier sera en mesure de décerner aux entreprises. À ce titre, les résultats sont frappants :
- Concrètement, 60 % des salariés et 58 % des décideurs estiment que la proposition de « solutions variées de déplacements » par une entreprise « contribuera fortement à son attractivité en tant qu’employeur » ;
- Selon des proportions plus fortes encore, 66 % des salariés et 70 % des décideurs pensent que cela « contribuera fortement au bien-être des salariés » ;
- Et, de manière non négligeable pour les entreprises, 51 % des salariés et 53 % des décideurs considèrent que cela « contribuera fortement à la productivité de l’entreprise ».
Une révolution s’annonce. Après le règne incontesté de la voiture individuelle va s’ouvrir un nouvel âge, celui des transports partagés. La singularité de cette « grande transformation » est de ne pas être réductible à un enjeu de mobilité ; bien au contraire, il y va également du bien-être des personnes, et de la performance économique des entreprises. Si elle s’accomplit en ces termes, il s’agit au fond d’une révolution qui pourra être au cœur d’un nouvel élan social et économique.
Méthodologie
Étude réalisée auprès de deux échantillons :
- Un échantillon de 1003 salariés, représentatif des salariés travaillant au sein d’entreprises privées en France métropolitaine. La représentativité est assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération. Interviews effectuées en ligne du 25 au 28 juillet 2017 ;
- Un échantillon de 300 décideurs en matière de flotte d’entreprise (responsables de car policies, directeurs financiers, directeurs des achats ou dirigeants) travaillant au sein d’entreprises de plus de 100 salariés et ayant au moins une flotte de 10 véhicules. La représentativité est assurée par la méthode des quotas appliqués aux critères suivants : secteur d’activité, taille d’entreprise.
Interviews effectuées par téléphone, du 25 juillet au 7 septembre 2017.