(Paris, le 5 Octobre 2020)
A l’occasion d’un « battery Day », qui avait dû être reporté pour cause de Covid, le patron emblématique de la marque américaine a fait des annonces. Rien de révolutionnaire, mais Elon Musk veut avoir la maîtrise de la production de batteries et en baisser le prix.
Les fans imaginaient déjà une batterie capable de tenir un million de km et pouvant assurer une autonomie de 1 000 km… Mais, rien de tout cela n’a été annoncé. Mais une version à 140 000 dollars de la Model S (baptisée Plaid) a tout de même été dévoilée, revendiquant plus de 800 km d’autonomie, ainsi qu’une accélération de 0 à 100 km/h en 2,1 s et une vitesse de pointe de 320 km/h.
L’essentiel était en fait d’une toute autre nature. Confronté à une compétition qui engendre une forte demande sur les matières premières, le constructeur californien est en fait pieds et mains liés à des fabricants de batteries comme Panasonic, LG et CATL. Et ce qu’il souhaite, c’est produire en interne ses cellules pour garder la maîtrise de l’approvisionnement.
Tesla a donc décidé de mettre en place le projet Roadrunner, dont l’ambition est de diviser par deux le prix du kWh et de rendre les batteries plus accessibles. Avec du nickel au lieu de cobalt et du silicone à la place de lithium, la technologie retenue par la marque permet à la fois de gagner en performance (un gain de 50 % en autonomie) et de résoudre des problèmes liés au recyclage. Mais, il va falloir du temps.
Selon le cabinet Bloomberg BNEF, cité par Les Echos (23 septembre 2020), le prix d’une batterie Tesla était de 128 dollars/Kwh en 2019. Or, pour le département américain de l’énergie, les voitures électriques deviendront compétitives avec les modèles thermiques en-dessous d’un seuil de 100 dollars/Kwh.
Ce nouveau chantier, qui s’accompagne d’un travail sur l’intégration des batteries dans le châssis, laisse toutefois entrevoir des opportunités. D’ici 3 ans, Tesla pense pouvoir proposer une voiture à 25 000 dollars. Le constructeur américain pourrait alors élargir sa clientèle, en chassant sur les terres d’acteurs comme Volkswagen, Nissan et Renault. Ces derniers ont toutefois prévu d’autres modèles plus performants et moins chers. Et l’ID3 semble être de nature à convaincre les clients de faire confiance à un constructeur « mainstream » pour passer à l’électromobilité.
En attendant, Tesla continue de se distinguer par des offres atypiques destinées à une clientèle aisée. Aux USA, une mise à jour facturée 2 000 dollars permet de gagner une demi-seconde en accélération sur les Model Y et 3.