Toujours trop d'accidents sans assurance automobile

(Paris, le 25 septembre 2020)

Le nombre de conducteurs roulant sans assurances croit chaque année en France (ils seraient environ 800 000 aujourd'hui). Celui des automobilistes non-assurés, qui provoquent des accidents, est lui aussi préoccupant. En 2019, quelque 28.469 personnes ont ainsi été victimes de ces automobilistes hors-la-loi, rappelle le deuxième Baromètre du Fonds de garantie des victimes.

Ce fonds indemnise les victimes en lieu et place des conducteurs sans contrat ; il a ainsi versé l’année dernière 116 millions d’euros à des blessés ou à des familles ayant perdu un des leurs, soit + 30 % en cinq ans. A eux seuls, les dommages corporels représentent plus de 100 millions d’euros; un budget en hausse de + 4,2 % en cinq ans.

Les victimes de conducteurs « non identifiés », autrement dit ayant pris la fuite, sont au nombre de 3 805 et ont bénéficié de 25,5 millions d’euros d’indemnités. Comme l’indique Julien Rencki, directeur général du Fonds de garantie des victimes, les délits de fuite sont en progression de + 25 % depuis dix ans, principalement en raison de la non-assurance du conducteur du véhicule.

Le Fonds de garantie des victimes se retourne contre les responsables des accidents, lesquels peuvent alors devenir débiteurs à vie des sommes versées aux victimes ou à leurs familles. Or, le portrait-robot de l’automobiliste non-assuré est dans six cas sur dix celui d’un homme de moins de 35 ans. Dans 31 % des cas, il s’agit d’un chômeur et dans 23,8 % des cas, d’un ouvrier. C’est en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, que l’on trouve le plus grand nombre d’accidents causés par ces conducteurs en infraction. Le Val-d’Oise et le Val-de-Marne occupent les deux autres marches du podium. Pauvreté et précarité sont donc souvent liés au défaut d'assurance automobile.

Si les véhicules légers représentent 83 % des automobiles non assurés impliqués, les deux roues concentrent 5,9 % des accidents et les engins de déplacement personnel, comme les trottinettes électriques, 0,5 %.  L’engouement pour le vélo et les nouveaux engins de déplacement avec la crise de la Covid-19 (+ 30 % entre mai et septembre) appelle à la vigilance selon les responsables du Fonds de garantie. Car, revers de la médaille, ce boom s’accompagne aussi d’une augmentation du nombre d’accidents et même de tués (123 mors entre le 1er janvier et la mi-septembre). Combien, dans le nombre, sont-ils le fait d'usagers non-assurés ?