(Paris, le 21 Juin 2023)
L’Arval Mobility Observatory France dévoile les résultats du Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2023, réalisé avec l’institut Ipsos. Cette enquête a été menée dans 30 pays au total auprès de 8 622 entreprises, dont 5 865 en Europe. En France, 302 entreprises ont été interrogées. Pour la première fois, le Baromètre inclut cette année les Etats-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Mexique.
Les résultats mettent en avant les priorités des entreprises en termes de gestion des parcs automobiles, de transition énergétique, d’évolution vers de nouvelles mobilités, de recours à la télématique, dans un contexte économique marqué par l’inflation des coûts et des ressources.
1. Des décideurs qui restent confiants sur l’avenir de leurs flottes
Malgré le contexte économique toujours difficile et marqué par une forte inflation, les résultats du Baromètre 2023 montrent que pour neuf entreprises sur dix en France, la taille de leur flotte restera stable ou augmentera dans les trois prochaines années. Un chiffre comparable à la moyenne européenne (91 %). Seules 9% des entreprises prévoient une diminution de la taille de leur parc.
La croissance anticipée des flottes est avant tout soutenue par le développement de l’activité des entreprises (63%), des besoins accrus dans les ressources humaines et en recrutement (63 %) ou encore le souhait de proposer aux collaborateurs des véhicules dans le cadre d’une solution d’autopartage (25 %).
L’impact du télétravail sur la politique de mobilité des entreprises reste limité, puisque 26 % des entreprises ont changé leur politique ou envisagent de le faire. Un résultat toutefois supérieur à la moyenne européenne.
Parmi celles qui ont opéré des changements dans leur politique de mobilité, 9 % ont réduit le nombre total de véhicules dans leur flotte, tandis que 19 % ont développé des solutions de déplacements alternatives (vélos, scooters, package mobilité).
Interrogées sur les principaux défis à relever en matière de gestion de flotte dans les trois ans à venir, les entreprises mettent en avant trois thèmes principaux : la mise en œuvre de motorisations alternatives (17 %), la sensibilisation des salariés à une conduite plus responsable (17%) et l’adaptation aux politiques publiques restrictives sur les véhicules thermiques (ZFE).
2. La Location longue durée comme financement prépondérant dans les entreprises
La Location longue durée (LLD) est clairement le mode de financement privilégié par les entreprises. Plus d’une entreprise sur deux en France (51 %), toutes tailles confondues, y a recours aujourd’hui comme principale méthode de financement. Ce mode de financement a aussi des perspectives de croissance significatives puisqu’une entreprise sur deux déclare vouloir la développer ou y recourir si ce n’est pas encore le cas, dans les trois ans à venir ; 37 % se disant certaines de le faire.
Ce résultat reste très supérieur à la moyenne européenne (+ 16 points) et concerne toutes les entreprises, même si les plus petites se montrent cette année un peu plus prudentes (44 % contre 48 % l’année dernière).
Ces chiffres sont confirmés sur le terrain par les bilans du syndicat professionnel des loueurs de longue durée, le SesamLLD, selon lequel 62,8 % des véhicules d’entreprises étaient immatriculés en LLD fin mai.
L’engouement pour la LLD est avant tout motivé par la possibilité de renouvellement rapide des véhicules (41 %) ou de maîtrise des dépenses et de l’usage (29 %). La LLD est également perçue comme un levier facilitant l’accès aux véhicules électriques.
3. L’électrification s’accélère dans les flottes
Avec près de 8 entreprises sur 10 qui déclarent avoir d’ores et déjà adopté au moins une technologie alternative pour ses voitures particulières (77 %, soit 19 points de plus que la moyenne européenne), la France fait partie des pays leaders en Europe dans la course à l’électrification.
Comme l’année dernière, l’engouement porte avant tout sur la technologie hybride pour les voitures particulières (50 % des entreprises l’ayant déjà implémentée), avec des perspectives d’adoption à 3 ans qui progressent de façon sensible par rapport à 2022 (+ 11 points).
L’hybride rechargeable se maintient à un niveau proche de celui de 2022 (45 %), tout comme les motorisations 100 % électriques, qui ne progressent pas non plus (26 %). Signe peut-être d’une forme de « normalisation » de ces technologies au sein des flottes VP.
Un constat renforcé par les motivations mises en avant par les entreprises pour électrifier leurs parcs. Si elles restent sensiblement les mêmes (contribution à la politique RSE de l’entreprise, impact environnemental limité, économies de carburant…), elles sont nettement moins affirmées qu’en 2022. A titre d’exemple, la réduction des dépenses de carburant recueille 29 % d’avis favorables des entreprises, soit 30 points de moins qu’en 2022.
Du côté des flottes de VUL, le mouvement d’électrification reste plus lent que pour les VP. D’une année sur l’autre, le taux d’utilisation de VUL 100% électriques (15%) ne progresse pas, à l’inverse de la moyenne européenne (11 % contre 8 % en 2022). De la même façon, les perspectives d’adoption à 3 ans de VUL 100 % électriques restent en retrait par rapport aux VP, à 10 %, et alignées sur la moyenne européenne (13 %).
D’ici 3 ans, les décideurs d’entreprise estiment que 23 % de leurs parcs de VP seront 100 % électriques, 18 % hybrides rechargeables, 15 % hybrides et 42 % thermiques (essence ou diesel). Côté VUL, et toujours à 3 ans, les entreprises estiment que 10 % de leurs flottes seront 100 % électriques, 13 % hybrides rechargeables, 14 % hybrides et 61 % thermiques (essence ou diesel).
A noter que l’adoption de véhicules 100 % électriques pâtit encore des difficultés liées à la disponibilité de la recharge publique (46 %) ou du prix d’achat élevé des modèles (23 %), mais avec des taux de réponses moins élevées que l’année dernière.
4. Des nouvelles mobilités qui entrent dans les mœurs
Près de 8 entreprises sur 10 ont déjà mis en place des solutions de mobilité à destination de leurs salariés, soit 7 points de plus que la moyenne européenne. Les perspectives d’adoption à 3 ans sont également en progression, à 12 % contre 10 % l’année dernière.
Outre l’utilisation de transports publics ou le recours à des solutions de location courte ou moyenne durée, les entreprises déploient en priorité du covoiturage (22%), le budget mobilité (18 %), l’autopartage (17 %) ou une application pour réserver des solutions de mobilité (10 %). Le partage ou la location de vélos ou de deux roues recueille 14 %.
Comme en 2022, le cadre règlementaire lié à la mobilité peine à se diffuser dans l’ensemble des entreprises.
- La part des entreprises ne se sentant pas concernées par (ou n’étant pas au courant de) la loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) progresse par rapport à 2022, avec 6 entreprises sur 10 n’ayant déployé aucune mesure.
Le Plan de Mobilité, pourtant obligatoire pour les entreprises de plus de 100 salariés sur un même site, est aussi encore assez peu appliqué dans les grandes entreprises, notamment à cause du manque de temps (46 %) ou des compétences (48 %).
5. Un usage des véhicules connectés plus faible en France qu’en Europe
L’usage des véhicules connectés (dans les VP et les VUL) a du mal à s’imposer en France, avec 35 % d’entreprises concernées en 2023, contre 40 % en 2022. La moyenne européenne est plus élevée à 44 %.
Par rapport à 2022, que ce soit pour les voitures particulières ou VUL, la mise en place de solutions télématiques est plus motivée par des considérations de sécurisation des véhicules (38 %) et des conducteurs (33%), suivies de près par la réduction des coûts de la flotte (34%).
Méthodologie 2023
En France, l’enquête a été menée par l’institut Ipsos entre le 29 août et le 4 novembre 2022, par le biais d’interviews téléphoniques, auprès de 302 entreprises dont la flotte inclut au moins 1 véhicule (véhicules particuliers ou véhicules utilitaires légers). Le panel est composé de :
• 33 % d’entreprises employant moins de 10 salariés
• 20 % d’entreprises employant de 10 à 99 salariés
• 27 % d’entreprises employant de 100 à 999 salariés
• 20 % d’entreprises employant plus de 1 000 salariés