(Paris, le 21 Mars 2024)
L’Arval Mobility Observatory France dévoile les résultats du Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2024, réalisé avec l’institut Ipsos. Cette enquête a été menée dans 30 pays au total auprès de 8 605 entreprises, dont 5 854 en Europe. En France, 300 entreprises ont été interrogées.
Les résultats mettent en avant les priorités des entreprises en termes de gestion des parcs automobiles, de transition énergétique, d’évolution vers de nouvelles mobilités, de recours à la télématique, dans un contexte économique toujours fortement marqué par l’inflation des coûts, la hausse des taux d’intérêt et les incertitudes internationales.
1. Des décideurs toujours confiants sur l’avenir de leurs flottes
Comme en 2023 les entreprises se montrent, dans leur grande majorité, confiantes sur l’avenir de leurs flottes automobiles et ceci en dépit des incertitudes économiques, de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt. Neuf entreprises sur dix en France, pensent que la taille de leur parc restera stable ou augmentera dans les trois prochaines années. Seules 7% anticipent un recul et un tiers table sur une augmentation.
Les raisons de l’augmentation anticipée de la taille des flottes évoluent peu d’une année à l’autre : elles se concentrent sur le développement de l’activité des entreprises (76 %) et sur les besoins liés aux RH (63 %).
Un quart des flottes d’entreprise françaises comprend des véhicules d’occasion, soit sensiblement moins que la moyenne européenne (41 %). Une proportion qui devrait toutefois progresser puisque 59 % des entreprises prévoient d’y avoir recours d’ici 3 ans. Ces véhicules d’occasion sont, pour l’essentiel, des voitures à usage mutualisé ou des voitures de service.
L’impact du télétravail sur la politique de mobilité des entreprises reste limité, comme l’année dernière : 24 % des entreprises ont changé leur politique ou envisagent de le faire. Un résultat toutefois supérieur à la moyenne européenne (15 %).
Parmi celles qui ont opéré des changements dans leur politique de mobilité, 18% ont effectué un changement de politique automobile en termes de kilométrage ou de modèles proposés, 17 % ont réduit le nombre total de véhicules dans leur flotte (8 points de plus qu’en 2023), tandis que 11 % ont développé des solutions de déplacements alternatives (vélos, scooters, package mobilité), un résultat en baisse de 8 points, et 17 % ont développé l’autopartage (+ 3 points).
Interrogés pour la première fois dans ce Baromètre sur le calendrier réglementaire européen avec la fin annoncée des véhicules thermiques en 2035, près de neuf décideurs sur dix estiment que ce calendrier ne sera pas respecté. Parmi les mesures susceptibles d’être prises par les gouvernements, ils mettent en avant la fin des aides à l’achat de véhicules électriques.
D’une année à l’autre, les grands défis à relever en matière de gestion de flotte dans les trois ans à venir restent identiques : la mise en œuvre de motorisations alternatives (17 %), la sensibilisation des salariés à une conduite plus responsable (15%) ou encore l’adaptation aux politiques publiques restrictives sur les véhicules thermiques (ZFE) (14 %). A noter cette année que « l’atténuation de l’augmentation du coût total de possession », autrement dit le TCO, recueille 12 % de réponses contre 10 % l’an dernier.
2. La Location longue durée, premier mode de financement dans les entreprises
La Location longue durée (LLD) est clairement le mode de financement privilégié par les entreprises. Près d’une entreprise sur deux en France (48 %), toutes tailles confondues, y a recours aujourd’hui comme principale méthode de financement.
Ce mode de financement a aussi des perspectives de croissance significatives puisqu’une entreprise sur deux déclare vouloir la développer ou y recourir si ce n’est pas encore le cas, dans les trois ans à venir ; 36 % se disant certaines de le faire.
Comme en 2023, ce résultat reste très supérieur à la moyenne européenne (+ 16 points) et concerne avant tout les PME (54 %) et les grandes entreprises (64 %).
L’engouement pour la LLD est avant tout motivé par la possibilité de renouvellement rapide des véhicules (45 %) ou de maîtrise des dépenses (39 %, +10 points par rapport à 2023) et de l’usage (37 %).
La LLD est également perçue comme un levier facilitant l’accès aux véhicules électriques par 65 % des entreprises intéressées par les VE. Un taux en très sensible progression sur un an (+ 9 points).
3. L’électrification s’accélère dans les flottes
Avec plus de 8 entreprises sur 10 qui déclarent avoir d’ores et déjà adopté au moins une technologie alternative pour ses voitures particulières (83%), la France est désormais dans le tiercé de tête des pays les plus en pointe en Europe pour l’électrification des parcs automobiles. Elle fait mieux que la Norvège (80 %) et est devancée d’un point par la Suède (84%). Le résultat de la France est supérieur de 24 points à la moyenne européenne.
Comme l’année dernière, l’engouement porte avant tout sur la technologie hybride pour les voitures particulières (50 % des entreprises l’ayant déjà implémentée).
L’hybride rechargeable suit de très près avec 47 % des entreprises y ayant déjà recours et 18 % prévoyant de le faire dans les trois ans.
Le 100% électrique est aujourd’hui présent dans 3 entreprises sur 10. C’est l’énergie alternative qui a connu la plus forte progression dans les entreprises (+ 5 points). Le potentiel de développement à trois ans est significatif avec 24 % des entreprises prévoyant de le développer à 3 ans.
Les motivations à la mise en place de technologies alternatives sont nombreuses et demeurent stables d’une année sur l’autre : impact environnemental limité (27 %), pouvoir conduire dans une zone où les véhicules les plus polluants sont interdits (26 %), politique RSE des entreprises (26 %), réduction des dépenses liés au carburant (24 %).
Côté flottes de VUL, l’électrification (100 % électrique ou pile à combustible) reste plus lente, avec 12 % des entreprises qui déclarent utiliser une de ces technologies, soit cinq points de moins que l’année dernière.
Le recours au 100 % électrique dans les VUL ne décolle pas, avec 23 % des entreprises qui l’ont déployé ou pensent le faire à trois ans, Le taux d’utilisation est en repli de 8 points en un an à 7 %.
D’ici 3 ans, les décideurs d’entreprise estiment que 23 % de leurs parcs de VP seront 100 % électriques, 15 % hybrides rechargeables et 16 % hybrides non rechargeables. Côté VUL, et toujours à 3 ans, les entreprises estiment que 9 % de leurs flottes seront 100 % électriques, 11 % hybrides rechargeables, 15 % hybrides non rechargeables.
L’essence et le diesel demeurent prédominantes dans les structures des flottes anticipées à 3 ans, avec 45 % de part de marché (+ 3 points par rapport à 2023) dans les véhicules particuliers et 64 % sur le segment des VUL (+ 3 points par rapport à 2023). Des résultats toutefois nettement inférieurs aux moyennes européennes.
L’adoption de véhicules 100 % électriques pâtit toujours des mêmes difficultés que les années précédentes : disponibilité de la recharge publique (60 %,), pas de borne de recharge dans les locaux de l’entreprise (38 %), l’absence de solution de recharge au domicile des collaborateurs (34 %,), et le prix d’achat élevé des modèles (32 %,).
Pour lever ces freins, les entreprises semblent volontaristes, en subventionnant le coût des installations à domicile pour leurs salariés (37 %, + 10 points par rapport à 2023).
4. Des nouvelles mobilités qui entrent dans les mœurs
Plus de 8 entreprises sur 10 ont déjà mis en place des solutions de mobilité à destination de leurs salariés, soit 9 points de plus que 2023 et 4 points de plus que la moyenne européenne, qui a toutefois significativement progressé.
Outre le recours à des solutions de location courte ou moyenne durée (38 %), l’utilisation de transports publics (35 %) ou le covoiturage (36%), les entreprises déploient ou envisagent de le faire, des solutions de budget mobilité (33 %), le partage ou la location de vélos ou de deux roues (34 %) et l’autopartage (25 %).
A noter que l’application pour réserver des solutions de mobilité est déployée ou pourrait l’être d’ici trois ans par 27 % des entreprises (+ 11 points par rapport à 2023.)
Dans leur grande majorité, ces solutions de mobilité restent complémentaires de la flotte, et – tout comme l’année dernière – avant tout motivées par la politique RSE de l’entreprise (54%, soit 14 points de plus que la moyenne européenne), le renforcement de l’attractivité RH (36 %), pour améliorer l’image de la marque employeur (28 %), et l’anticipation des évolutions réglementaires (26 %).
Cinq ans après son entrée en vigueur, la loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) n’est pas encore entrée dans les habitudes de toutes les entreprises. Ainsi le Plan de Mobilité, pourtant obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés sur un même site, n’est appliqué que par 3 entreprises éligibles sur 10. Principale raison invoquée le manque de temps (41 %).
5. Un usage des véhicules connectés plus faible en France qu’en Europe
Le déploiement des véhicules connectés en France a du mal à s’imposer en France. La proportion d’entreprises concernées est de 33 % et reste stable. La moyenne européenne est supérieure de 5 points (38 %). Le retard se fait d’autant plus sentir que les entreprises sont de grande taille (28 % dans les entreprises de plus de 1 000 salariés).
Les deux tiers des entreprises avec une flotte connectée utilisent déjà ou envisagent d'utiliser les données provenant des boîtiers de leurs véhicules grâce à une plateforme télématique au cours des 3 prochaines années. Toutefois seules 18 % des entreprises le font déjà. Un constat en ligne avec la moyenne européenne et quelle que soit la taille de l’entreprise.
Méthodologie 2024
En France, l’enquête a été menée par l’institut Ipsos entre le 4 septembre et le 10 octobre 2023, par le biais d’interviews téléphoniques ou de questionnaires en ligne, auprès de 300 entreprises dont la flotte inclut au moins 1 véhicule (véhicules particuliers ou véhicules utilitaires légers). Le panel est composé de :
• 33 % d’entreprises employant moins de 10 salariés
• 20 % d’entreprises employant de 10 à 99 salariés
• 27 % d’entreprises employant de 100 à 999 salariés
• 20 % d’entreprises employant plus de 1 000 salariés
Au total, l’enquête a été menée dans les mêmes conditions dans 30 pays, auprès de 5 854 entreprises en Europe et 1 650 en Amérique, 1 101 dans le reste du monde (Turquie, Maroc, Australie, Nouvelle-Zélande).