lexus

(Paris, le 28 février 2019)

Depuis un certain temps déjà, on pouvait voir dans des salons des concept-cars remplaçant les rétros par des caméras. Ce qui relevait de l’objet de design rejoint désormais la réalité car la législation l’autorise.

Jusqu'en 2016, c'était encore une obligation prévue par les conventions internationales et le code de la route dans tous les pays du monde. Mais un groupe de travail dépendant de l’ONU, le World Forum for Harmonization of Vehicle Regulations (WP 29), a ouvert une brèche en autorisant à partir de 2018 les miroirs à être remplacés par un dispositif équivalent, par exemple une paire de caméras vidéo reliées à un ou deux écrans. Le Japon a été le premier pays à saisir cette opportunité, suivi très vite par l'Union européenne et la Corée du Sud.

Ainsi, le tout premier modèle de série à intégrer des caméras latérales est la berline ES de Lexus. Cette voiture japonaise a soufflé de peu la politesse à Audi, qui en a fait un argument fort sur son SUV e-tron. Et la liste ne fait que commencer. En attendant les futurs modèles de la gamme ID de chez Volkswagen, c’est la future voiture électrique de Honda qui ajoute cette technologie à sa panoplie. Celle qui s’expose au salon de Genève sous la forme encore d’un prototype (e Protoype) va jusqu’à remplacer le rétroviseur central par un affichage digital qui renvoie l’image de plusieurs caméras.

Au fait, quel est l’intérêt de cette innovation technologique? Au-delà du design, les caméras permettent aux constructeurs de gagner en efficacité aérodynamique. Cela permet de réduire la résistance à l’air et donc de préserver l’autonomie dans le cadre d’une voiture électrique. Le gain se mesurera aussi en grammes de CO2 en moins, pour des modèles thermiques ou hybrides. L’autre intérêt vient de la réduction du bruit. Dans ce domaine également, les normes se durcissent et les rétro-caméras permettront de limiter les émissions de décibels.

Certes, il faudra s’habituer à regarder vers l’intérieur des portières pour voir les écrans qui, de chaque côté, renvoient l’image des caméras. Mais, ce n’est qu’une question d’habitude. La qualité est au rendez-vous et la caméra sera moins sensible à la lumière des phares des voitures qui suivent. En revanche, le coût de remplacement des caméras en cas de casse ou d’usure sera évidemment plus prohibitif en après-vente que le banal rétro (qui cela dit, coûte cher lui aussi, car il y a de l’électronique avec les systèmes anti angle-mort).