(Paris, le 16 septembre 2020)
Le plan de relance à 100 milliards déployé par la France pour créer un électrochoc dans l’économie française après la Covid-19, a aussi vocation à « booster » la filière hydrogène tricolore.
Alors que l’Allemagne et l’Europe ont rendu publics cet été leurs plans à plusieurs milliards d’euros (9 milliards d'euros pour nos voisins allemands par exemple), le gouvernement français a dévoilé ses batteries mi-septembre, avec à la clé 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030, dont 2 milliards entre 2020 et 2022.
L’objectif annoncé est de privilégier l’hydrogène décarboné (ou hydrogène vert) et d’économiser par la même occasion quelque 6 milliards de tonnes d’émissions de CO2 en 2030. Mais pour produire cet hydrogène «vert» (600 000 tonnes/an à horizon de 2030), l’électricité devra être décarbonée par électrolyse de l’eau, à partir des énergies renouvelables.
Une technologie coûteuse, pour laquelle une enveloppe de 1,5 milliard d’euros a été débloquée et qui permettra de fabriquer des électrolyseurs géants (6,5 gigawatts de capacité). Il s’agit d’une vraie rupture technologique dans le cadre de la transition énergétique puisque jusqu’alors, l’hydrogène est avant tout produit à partir d’électricité issue d’énergies fossiles. En revanche, la France ne compte pas subventionner la capture de carbone issu de l’hydrogène « gris » (produit à partir du gaz naturel).
Un autre milliard d’euros sera en outre consacré à la pile à combustible qui permettra à terme de déployer une offre de mobilité lourde à l’hydrogène, utilisable dans les transports (trains, camions, bus et pourquoi pas demain, avions).
Le gouvernement Castex attend bien entendu des contreparties à cette vaste mobilisation financière en faveur de l’hydrogène, en matière de création d’emplois : entre 50 000 et 150 000 emplois directs et indirects.