Prochaine révolution pour le véhicule connecté

(Paris, le 5 juin 2018)

Sous l’impulsion de l’Europe, la communication sans fil va se développer pour relier les véhicules entre eux avec l’infrastructure. Une initiative qui va clairement améliorer la sécurité routière.

Depuis une bonne vingtaine d’années, si ce n’est plus, les ingénieurs travaillent sur des liaisons sans fil entre les véhicules et des balises en bord de route pour remonter des alertes locales. C’est une sorte de Wi-Fi de la route qu’on appelle l’ITS G5, le principe de la communication était lui-même désigné sous le nom de C-ITS (systèmes de transport intelligent coopératifs).

Le standard étant fixé avec une interopérabilité garantie partout sur le continent, il est temps désormais de passer au déploiement. C’est la raison pour laquelle l’Europe a décidé de lancer le programme C-Roads, qui prévoit un déploiement à partir de 2019. Bruxelles souhaite privilégier des corridors. Il faut souligner que plusieurs pays ont déjà entamé des tests, dont l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas et…. la France.

Il aura fallu 4 ans pour aboutir, mais le programme SCOOP a cependant débouché sur l’équipement de balises en bord de route le long de 2 000 km d’infrastructures. Répartis dans 5 zones tests (Ile-de-France, Bretagne, Bordeaux, Grand Est, Isère), ces moyens de communication ont une double utilité. Ils permettent d’une part d’informer les automobilistes et d’autre part d’aider les gestionnaires de réseaux routiers à traiter plus rapidement les problèmes. Pour le moment, peu d’usagers peuvent en bénéficier, car il faut au préalable acheter une Renault Mégane équipée du récepteur adéquat, ou faire installer en après-vente  un système compatible sur la Citroën C4 et la DS4. Seuls ces modèles sont éligibles chez PSA et Renault pour le moment.

La communication entre les véhicules et l’infrastructure est un enjeu en matière de sécurité. Ces échanges bi-directionnels permettront aux conducteurs d’être informés plus vite en cas de bouchon, chantier mobile, accident ou tout événement (alerte météo, objet tombé sur les voies) pouvant perturber la circulation. C’est aussi un enjeu pour les futurs véhicules autonomes. On peut le voir par exemple à Roissy, où une navette de Navya circule autour de Roissypôle et bénéficie d’une priorité de passage, grâce à une liaison sans fil avec un feu connecté. La filière automobile, qui vient de signer sa feuille de route pour la période 2018/2022 avec l’Etat, entend bien utiliser ce canal pour enrichir les tests de véhicules autonomes à grande échelle.