(Paris, le 24 juin 2021)
Dans l’automobile comme dans le camion, constructeurs et fabricants de piles à combustible essaient de s’associer et de générer un écosystème.
Dans le domaine automobile, certains partenariats ont été annoncés.
On sait par exemple que le groupe Stellantis (PSA/Fiat-Chrysler) va se fournir pour ses futurs utilitaires H2 chez Symbio pour sa pile à combustible et chez Faurecia pour les réservoirs.
Ce même acteur va aussi travailler avec Renault, qui intègre aussi l’hydrogène dans son mix énergétique en complément de la batterie.
Toutefois, le groupe dirigé par Luca di Meo a conclu un deal plus global. Il a en effet décidé de s’allier avec l’américain PlugPower, le leader mondial de la pile à combustible. Ce fournisseur, qui en a écoulé plus de 40 000 exemplaires à ce jour, va faire bénéficier à Renault de son savoir-faire. Mais le partenariat va plus loin : il s’agit aussi de livrer en même temps que les véhicules de station de production et de distribution d’hydrogène.
Les deux groupes ont d’ailleurs crée une coentreprise qui qui a pour nom Hyvia et qui sera basée en France. Renault va mettre en place une organisation qui associe ses ressources dans le domaine de l’utilitaire et va mettre à profit l’expertise de sa filiale PVI, spécialisée dans l’électrification des véhicules lourds. Hyvia va en priorité développer des utilitaires combinant la batterie et la pile à combustible (Master, puis Trafic et sans doute le Kangoo). Mais, la coentreprise de Renault et PlugPower ne s’interdit pas de répondre à la demande de clients évoluant dans la mobilité lourde.
Dans l’auto, cette association est la seule du genre. On peut toutefois mentionner l’alliance entre General Motors et Honda. Elle a pour nom Fuel Cell System Manufacturing (FCSM). Les deux constructeurs partagent leur savoir-faire, mais c’est GM qui produit des piles dans le Michigan. Les applications concernent l’automobile, mais aussi le camion (avec Navistar), le train et même l’avion. Une démarche similaire à celle de Hyundai et de Toyota qui produisent leurs propres piles à combustible et essaient de les valoriser avec d’autres formes de mobilité. La jeune marque Hopium, lancée par le pilote Olivier Lombard, a réussi à convaincre Plastic Omnium de lui fournir des réservoirs à hydrogène. Par contre, elle a décidé de concevoir elle-même sa pile à combustible. Un choix qu’elle justifie par des compétences en interne. Rappelons que BMW se repose pour sa part sur Toyota, avec qui il a un accord pour bénéficier de cette technologie.
En matière de compétition automobile, les partenariats sont aussi une opportunité pour valoriser son savoir-faire. Il convient donc de rappeler que le programme MissionH24, qui vise à préparer l’arrivée de l’hydrogène aux 24 h du Mans en 2024, a suscité l’intérêt de partenaires français. Michelin, Plastic Omnium et Symbio (tout comme TotalEnergies) contribuent sur un plan technique au prototype de voiture de course.
Dans le domaine du camion, il y a aussi des partenariats. Daimler et Volvo Group ont par exemple formé une coentreprise qui a pour nom Cellcentric. Elle va produire des piles à combustible qui se destineront aux camions à hydrogène des deux constructeurs et qui pourront servir aussi pour des applications stationnaires. C’est une façon de valoriser l’expertise de Mercedes dans la pile et de l’appliquer sur un segment de mobilité qui l’adoptera plus vite que l’automobile. Bosch a pour sa part un partenariat avec l’américain Nikola Motors dans le camion à hydrogène. L’équipementier allemand a l’intention de devenir un acteur de référence dans la mobilité.
Enfin, les partenariats s’étendent jusqu’à l’infrastructure. Plastic Omnium va ainsi travailler avec McPhy, une PME française qui fait des électrolyseurs et des stations-service. Elles vont collaborer sur le remplissage. L’objectif est d’améliorer les performances et la compatibilité des équipements (réservoirs et stations), afin d’assurer une recharge sûre et rapide.