(Paris, le 12 mars 2021)
L’Arval Mobility Observatory France dévoile les résultats du Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2021, réalisé avec l’institut Kantar. Cette enquête, menée auprès de 5 197 entreprises dans le monde (dont 4 443 en Europe et 312 en France), nous apprend que la crise de la Covid-19 n’a pas ralenti les mutations en cours en matière de transition énergétique ou d’adoption de nouvelles solutions de mobilités. Bien au contraire.
1. Malgré la Covid-19, les décideurs restent confiants
C’est un résultat qui peut paraître surprenant compte tenu de l’environnement économique lié à la crise sanitaire et à ses conséquences sur la santé des entreprises et sur l’emploi : les managers de flotte français demeurent optimistes quant à l’avenir. Près d’un sur deux anticipe une augmentation de son parc automobile dans les 3 prochaines années ; ils n’étaient que 23 % l’année dernière. Un sentiment globalement plus positif que dans le reste de l’Europe (43% d’anticipation positive). Cet enthousiasme est toutefois plus modéré au sein des plus petites entreprises (32 %) que dans les grandes ou très grandes structures (59 % et 55 % respectivement).
Les responsables de flottes anticipent notamment :
- Une croissance de leur activité qui requiert des véhicules de fonction (59 %);
- La nécessité de fournir un moyen de déplacement sûr à leurs employés en contexte de la Covid-19 (31 %), élargissant de fait les critères d’éligibilité à un véhicule de fonction (30% contre 17 % en 2020).
Pour les 10 % de responsables de flottes qui anticipent plutôt une réduction de leurs flottes, les raisons mises en avant sont essentiellement d’ordre économique (impact de la crise de la Covid-19 pour 33 %, baisse de leur activité 28 %), mais sont également liées à la mise en place de solutions de mobilités alternatives (28 %) et à leurs engagements RSE (27 %).
2. Accélération de la transition énergétique
L’adoption des énergies alternatives dans les entreprises passe clairement à la vitesse supérieure en France :
- 57% des responsables de flotte déclarent utiliser au moins une technologie alternative, contre 30 % en 2020 et 42 % pour l’Europe. Cet accroissement très rapide place désormais la France dans le trio de tête des pays européens.
- Ils pourraient être 80% à utiliser au moins une énergie alternative d’ici 3 ans.
Ce dynamisme concerne désormais l’ensemble des entreprises, même si les TPE restent moins bien équipées. En un an, le segment des entreprises de moins de 10 salariés a pourtant vu ses intentions progresser de 26 points à 57 % (contre 31 % en 2020). C’est toutefois le segment des entreprises de taille moyenne qui progresse le plus avec 90 % de réponses favorables à 3 ans, contre 42 % il y a un an (+ 48 points).
Par type d’énergies :
- L’hybride et l’hybride rechargeable enregistrent chacun un potentiel de 7 entreprises sur 10 utilisatrices d’ici 3 ans, contre 4 sur 10 il y a un an.
- Le 100% électrique progresse aussi, puisqu’en 2023, il pourrait être utilisé par 2/3 des entreprises (contre un tiers en 2020) et représenter près d’1 véhicule de flotte sur 2.
Outre les considérations environnementales, l’adoption des énergies alternatives repose principalement sur :
- Les possibilités d'économies, notamment la réduction des dépenses de carburant et les incitations fiscales ;
- Les futures politiques publiques restrictives, notamment en termes d’interdiction de circulation ;
- Et dans une moindre mesure, les attentes des collaborateurs (28 % pour les véhicules particuliers).
L’utilisation des VE progresse également grâce à des barrières à l'entrée moins élevées que l’an dernier : les points de recharge publique, tout comme le prix d’achat des modèles, sont cités par 41 % des gestionnaires (contre 61 % il y un an). Au final, seuls 16 % des gestionnaires affirment ne pas vouloir mettre de véhicules 100 % électriques dans leur flotte.
3. Nouvelles mobilités : la voie est ouverte
L’adoption par les entreprises de solutions alternatives de mobilité continue de s’accélérer pour faire de la France un des leaders européens : 77% proposent désormais au moins une solution de ce type, soit 15 points de plus qu’en 2020.
Si quasiment toutes les solutions utilisées progressent nettement, les plus dynamiques sont celles qui répondent le mieux à la crise sanitaire actuelle :
- Budget mobilité (45 % des gestionnaires l’utilisent contre 13 % seulement en 2020) ;
- Location privée/sacrifice salarial (37 % contre 10 % il y a un an) ;
- Autopartage d’entreprise (42 % contre 18 % en 2020) ;
- Les transports en commun continuent également de croître, mais, sans surprise, nettement moins rapidement.
Toutefois, au-delà de la crise, les gestionnaires se projettent dans l’après Covid-19 avec un fort développement attendu pour :
- Les solutions individuelles : location privée / sacrifice salarial ou location courte ou moyenne durée ;
- Les solutions partagées : covoiturage et autopartage. Le vélo partagé devrait également concerner 6 entreprises sur 10 d’ici 3 ans.
Dans ce contexte dynamique et de plus en plus multimodal, les applications de réservation et le budget mobilité pourraient être mis en place par 7 entreprises sur 10 d’ici 3 ans. Enfin, si toutes les entreprises développent les mobilités alternatives, les moins de 10 salariés restent en décrochage, avec un rythme de déploiement nettement moins rapide que les autres segments.
A l’inverse, les structures de plus de 100 salariés se sentent davantage concernées par les dispositions découlant de la loi LOM, telles que le verdissement des flottes, le forfait mobilités durables ou le plan vélo. Des mesures telles que le télétravail (59%), le covoiturage (43%) ou encore la prise en charge des abonnements (39%) étant prioritaires.
4. L’usage des véhicules connectés s’impose
Comme pour le reste de l'Europe, la France connait une adoption importante des véhicules connectés : 60% pour les flottes de véhicules particuliers et 53 % pour les flottes de VUL.
Une adoption qui va dans le sens des besoins liées à la Covid-19 avec :
- La nécessité de réduire les coûts (40%)
- La sécurité des conducteurs (44 %)
- Réduire les utilisation non autorisées (48 %)
- Faciliter l’autopartage (39%)
Les entreprises mettent également la sécurité routière toujours plus au cœur de leur politique :
- Le process de suivi des dérives de conduite connaît une forte croissance avec 52 % de réponses positives (contre 27 % en 2020)
- Les plans de prévention du risque routier sont également de plus en plus déployés, avec 61% d’implémentation à date (soit une hausse de 24 points en un an).
5. Vers toujours plus de LLD
La Location longue durée (LLD) a encore de beaux jours devant elle comme mode de financement des flottes automobiles d’entreprise. Près de 76 % des entreprises affirment vouloir y recourir dans les trois ans à venir, contre 50 % l’année dernière et 44 % en 2019. Surtout, 34 % se disent certaines de le faire. Le score de la LLD en France est supérieur à celui de l’Europe de 15 points.
Autre constat, la part de la LLD devrait croître dans tous les segments d’entreprises, y compris les plus petites : 50 % des TPE affirment qu’elles y auront recours (contre 34 % en 2020), 83 % dans les structures de 10 à 99 salariés (41 % en 2020), 88 % dans les grandes entreprises (41 % en 2020) et 90 % au sein des entreprises de 1 000 salariés et plus (64 % en 2020).
Méthodologie 2021
En France, l’enquête a été menée par l’institut Kantar entre le 6 novembre et le 21 décembre 2020 par le biais d’interviews téléphoniques auprès de 300 entreprises dont la flotte inclut au moins 1 véhicule (véhicules particuliers ou véhicules utilitaires légers). Le panel est composé de :
• 33 % d’entreprises employant moins de 10 salariés
• 20 % d’entreprises employant de 10 à 99 salariés
• 27 % d’entreprises employant de 100 à 999 salariés
• 20 % d’entreprises employant plus de 1 000 salariés
Au total, l’enquête a été menée dans les mêmes conditions auprès de 5 197 entreprises (4 443 en Europe), dont la flotte inclut au moins 1 véhicule, et dans 20 pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Brésil, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse, Turquie.