(Paris, le 9 février 2023)
Les nouvelles mobilités en entreprise à l’épreuve de la transition écologique
Depuis plusieurs années, la transition écologique accélère la réflexion autour de la question des nouvelles mobilités et de la place de la voiture électrique dans ces mutations. Elle place également l’entreprise en première ligne de la conduite du changement. Comment l’entreprise intègre-t-elle cette nouvelle donne ? Quel peut être l’avenir des flottes de véhicules d’entreprise, comment peuvent-elles s’adapter ?
Cinq ans après sa première édition, Viavoice a reconduit en 2022 pour l’Arval Mobility Observatory (AMO) une étude d’opinion auprès des publics concernés. Deux enseignements majeurs sont à retenir :
- L’entreprise se voit massivement confortée, par tous ses publics, comme acteur souhaité de la mobilité de ses salariés ;
- Malgré les prises de position des pouvoirs publics en faveur de l’électrique, salariés comme décideurs en entreprise privilégient en réalité, pour l’avenir, une pluralité de solutions bien plus ouverte.
1. L’entreprise, plébiscitée pour conduire la mobilité des salariés
Pour tous les publics étudiés (salariés, DRH, responsables RSE, responsables de flottes d’entreprise), l’entreprise doit être un acteur de mobilité pour ses salariés.
• Les responsables de flottes d’entreprises y aspirent massivement, à 69 %. Soit 7 points de plus par rapport aux résultats recueillis en 2017.
• Les DRH et Directeurs RSE partagent également ce souhait à 74 %. Cette catégorie n’avait pas été interrogée en 2017.
• Les salariés sont aussi d’accord à 65 %, soit un résultat stable par rapport à 2017 (67 %).
Ils sont par ailleurs 56 % à estimer que, demain, leur entreprise s’impliquera de plus en plus dans leurs déplacements domicile-travail. C’est 3 points de plus qu’en 2017. Les cadres partagent cette opinion à 71 %.
L’entreprise est également considérée comme un acteur de la transition écologique par ces publics. Selon eux, l’entreprise doit jouer demain un rôle plus important pour inciter les salariés à adopter des moyens de transport plus respectueux de l’environnement.
• Huit responsables de flottes d’entreprise sur 10 partagent ce point de vue (81 %) ; 83 % des DRH et responsables RSE et 62 % des salariés. Cette question n’avait pas été posée en 2017.
2. Des mobilités d’avenir plurielles, en concurrence les unes avec les autres
En dépit de la forte mobilisation des pouvoirs publics, des nouvelles règlementations européennes ou des aides fiscales, l’avenir des mobilités ne passe pas uniquement par le véhicule électrique, mais par une plus grande diversité de solutions de déplacements.
• Pour les responsables de flottes d’entreprise, l’avenir des mobilités sera fait de transports en commun (46 %), covoiturage (44 %), voiture électrique personnelle (40 %), voiture thermique personnelle (28 %), véhicules partagés (22 %), cartes mobilités ou appli mobile (15 %).
• Pour les DRH et les responsables RSE, le covoiturage arrive en tête (61 %), suivi des transports en commun (50 %), de la voiture électrique personnelle (46 %), de la carte mobilité ou appli mobile (19 %), des véhicules personnels non motorisés légers (19 %) ou de la voiture thermique personnelle (18 %).
• Pour les salariés, les solutions d’avenir passent par les transports en commun (36 %), le covoiturage (29 %), la voiture électrique personnelle (25 %), la voiture thermique personnelle (23 %) ou encore la marche à pied, ex aequo avec les véhicules partagés (20 %).
3. Un ticket gagnant de nouvelles mobilités « partagées »
En termes d’image, trois nouvelles solutions de déplacements se détachent plus particulièrement auprès des salariés : le covoiturage arrive en tête (77%), suivi par la voiture partagée (72%) et la carte mobilité ou appli mobile (65 %).
Ces solutions sont plébiscitées par les salariés pour des « raisons économiques » (67 % dans le cas du covoiturage ; 55 % pour la carte mobilité et 51 % pour la voiture partagée). La « réduction de la pollution » est également une préoccupation des salariés (42 % dans le cas de la carte mobilité, 40 % pour le covoiturage et 36 % pour la voiture partagée).
Par rapport à la première édition de l’étude Viavoice en 2017, ces modes de déplacement bénéficient d’un net engouement auprès des salariés. Le covoiturage était mis en avant pour des raisons économiques à 46 % des salariés (+ 21 points en 2022) et à 34 % pour la réduction de la pollution (+ 6 points). La voiture partagée était choisie à 40 % pour des « raisons économiques » (+ 11 points en 2022) et à 25 % pour une « réduction de la pollution » (+ 11 points). Enfin, la carte mobilité était retenue par les salariés à 38 % pour des « raisons économiques » (+ 17 points) et à 36 % pour une « réduction de la pollution » (+ 6 points).
Face à ces aspirations des collaborateurs, les responsables de flottes d’entreprise envisagent de « réserver des places de parking aux usagers de voitures partagées » (73 %), ou encore de « proposer des parcours personnalisés domicile-travail » (51 %).
4. Des solutions de mobilité dictées par la transition écologique
Trois décideurs d’entreprise sur dix indiquent avoir mis en place de nouvelles démarches pour les déplacements de leurs collaborateurs en faveur de la transition écologique. Une perception partagée par un salarié sur dix seulement (11 %).
Ces évolutions sont avant tout dictées par les « préoccupations climatiques et environnementales » (75 %), « l’arrêt probable des véhicules thermiques » (62 %) et « la qualité de vie des salariés » (48 %).
Parmi les solutions déployées, le covoiturage est mis en avant par 48 % des responsables de flottes d’entreprise, l’autopartage 26 %, des aides pour les déplacements à vélos (24 %).
Quant à l’évolution de la flotte de véhicules d’entreprise, elle passera par « une conversion en véhicules hybrides » pour près de 8 responsables de flottes d’entreprise sur dix, ou « en véhicules électriques » pour 66 %. Le « recours accru aux transports en commun » est retenu par 6 responsables de flottes d’entreprise sur dix et le « recours à des cartes mobilité ou des applis mobiles », par 51 % d’entre eux. Le « remplacement de la flotte de véhicules par des vélos ou des trottinettes » ne recueille que 9 % d’avis favorables et la suppression pure et simple de la flotte, 4 %.
5. Un impact social mitigé des nouvelles mobilités sur les salariés
Le fait qu’une entreprise propose des solutions variées de déplacements à ses salariés a toujours des impacts sociaux significatifs selon eux. Plus de la moitié (59 %) estiment que cela contribue à « leur bien-être », 57 % affirment que « l’attractivité de l’entreprise » en tant qu’employeur en est accrue, 55 % indiquent que cela augmente « leur motivation » et 48 % pensent que les nouveaux modes de déplacements influencent à la hausse « la productivité de leur entreprise ».
Les scores recueillis cette année dans le cadre de cette nouvelle vague sont toutefois en repli par rapport à ceux enregistrés lors de la première vague en 2017 : - 8 points pour le bien-être des salariés, - 4 points pour la motivation des salariés, - 3 points pour l’attractivité en tant qu’employeur. Ils s’inscrivent dans un contexte d’exigences croissantes des salariés et de visions en mutations sur le travail. Selon le baromètre Viavoice, 24 % des salariés interrogés étaient en effet en télétravail au cours des derniers mois, dont 70 % au moins deux jours par semaine, ce qui peut rendre moins pertinentes les solutions de mobilité.
Méthodologie de l’enquête Viavoice
• 1000 salariés d’entreprises privées interrogés en ligne du 22 septembre au 4 octobre 2022.
La représentativité est assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, CSP, région d’implantation de l’entreprise, taille d’entreprise, type de contrat, secteur d’activité.
• 302 décisionnaires de flottes d’entreprise et 300 décisionnaires RH/RSE interrogés par téléphone du 9 septembre au 7 octobre 2022. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : taille d’entreprise, secteur, région, taille de la flotte (pour les responsables de flottes uniquement).