La mobilité autonome aux portes de Paris

(Paris, le 11 juin 2019)

Après des années de buzz, l’avis général est que la voiture autonome est repoussée aux calendes grecques et qu’elle ne verra peut-être jamais le jour. Pourtant, cela n’empêche pas les constructeurs automobiles de poursuivre leurs tests. Ainsi, Renault et Transdev ont donné le coup d’envoi le mois dernier du Paris Saclay Autonomous Labs. Ce programme d'expérimentation de véhicules autonomes réunit également d’autres partenaires en lien avec le monde de la recherche, comme l’institut VEDECOM, l’IRT SystemX et l'université de Paris-Saclay.

Comme à la Technopole du Madrillet, près de Rouen, où la marque au losange et l’opérateur de transport public travaillent déjà ensemble, l'ambition est de proposer des services de mobilité à la demande dans des zones mal desservies par les transports en commun. L’offre se compose de trois Renault ZOE reconverties en robots-taxis et d’une navette autonome (l’i-Cristal, fabriquée par l’industriel alsacien Lohr et équipée par Transdev). Ces véhicules, équipés de capteurs (lidars, radars, caméras), sont capables d'évoluer sur route ouverte sans qu'il ne soit nécessaire de toucher au volant et aux pédales. Ces équipements n’existent d’ailleurs pas à bord de la navette.

Le projet de Saclay permet de monter d'un cran dans la communication avec l'infrastructure. Grâce au concours de l’institut VEDECOM, qui travaille beaucoup sur ce sujet, des feux connectés ont été déployés, de même que des unités en bord de route (une sorte de box communicante) et des caméras. Tous ces éléments relaient des informations utiles sur le trafic et les obstacles, afin d’informer en amont les véhicules. C’est surtout utile pour les ZOE autonomes, qui partagent la route avec d’autres véhicules (dont des bus) dans les ronds-points et qui doivent composer aussi avec les piétons. Ces ZOE Cab peuvent être commandées via une application sur smartphone, en lien avec l'opérateur Marcel (une filiale de Renault). Les utilisateurs seront toutefois sélectionnés. Ce service fonctionne de jour à Saclay sur le campus.

La navette autonome roule pour sa part de nuit entre minuit et trois heures du matin, entre la gare de Palaiseau et des quartiers de Saclay. C'est à un moment où il n'y a plus de transport en commun. Ce minibus électrique va emprunter une voie dédiée aux bus à haut niveau de service (BHNS). Par rapport à un bus classique, on est dans un autre univers. On peut recharger son smartphone et même télécharger des contenus pour le voyage, sachant que le Wi-Fi est offert. Il y a même un petit plus : la diffusion d'un parfum pour favoriser le bien-être des passagers.

Tout comme à Rouen, un PC de surveillance a été mis en place par Transdev. Il permet de communiquer à distance avec les véhicules et de les arrêter en cas d'urgence. Les écrans permettent de savoir où se trouvent les véhicules et même de voir ce qui se passe à l'intérieur, grâce à un flux vidéo.

Cette expérimentation témoigne de la volonté de la France de se positionner aux avant-postes en matière de véhicules autonomes. Quant au partenariat entre Renault et Transdev, il illustre l’un des piliers de l’alliance Renault-Nissan en vue de 2022 : devenir un acteur majeur des nouvelles mobilités.