Les taux d’émission de CO2 et surtout les taux d’émission des polluants locaux des voitures neuves sont en forte baisse du fait notamment de normes réglementaires de plus en plus sévères. Malgré cela, beaucoup manifestent leur opposition au diesel, faisant une confusion entre la pollution émise par les nouveaux véhicules et celle émise par le parc existant de véhicules diesel.

De ce point de vue, les déclarations récentes de la Mairie de Paris sur l’interdiction possible des véhicules diesel dans le centre de la capitale en 2020 n’ont fait que renforcer les craintes des propriétaires actuels de diesel anciens. Ces utilisateurs qui habitent des banlieues souvent éloignées pour des raisons de pouvoirs d’achat et de coût de l’immobilier n’ont souvent pas d’autres moyens de déplacement à leur disposition pour venir travailler dans Paris intra-muros. Ces annonces ont également semé le trouble chez les acheteurs de véhicules neufs diesel ainsi que chez les acheteurs de VO, risquant ainsi de perturber le marché du véhicule d’occasion. À cela s’ajoute le fait que les véhicules utilitaires et les camions fonctionnent presque exclusivement au diesel et qu’il paraît impossible en six ans de transformer ce parc.

Le parc de véhicules particuliers diesel en France est estimé à 19 millions d’unités dont environ 14 millions ne répondant pas aux normes Euro 5 et Euro 6. Si nous y rajoutons le parc des six millions de véhicules utilitaires diésélisés à 97 %, c’est donc un parc total de 20 millions de véhicules polluants qui roule sur nos routes. Le gisement de pollution à résorber est d’abord là et non dans la technologie des diesel neufs qui est aujourd’hui à des niveaux d’émission de polluants semblables à ceux des motorisations essence.

Pour réduire la pollution du parc, il y a plusieurs solutions.

- Remplacer très rapidement le parc ancien par de nouveaux véhicules essence ou diesel répondant aux dernières normes Euro 6 mais c’est une solution qui semble irréaliste du fait de son coût de réalisation pour les utilisateurs et pour l’Etat qui devrait subventionner lourdement cette opération.

- Travailler sur le parc existant en poussant les utilisateurs à procéder à un diagnostic approfondi de leurs véhicules puis à procéder aux travaux d’entretien et de réparation nécessaires. C’est l’écoentretien.

L’écoentretien permet tout d’abord d’effectuer un diagnostic thermodynamique du moteur et de ses émissions en moins de trois minutes sur la base d’une analyse de cinq gaz (CO, HC, NOx, O2, CO2) en mesure à régime variable. Il permet ensuite d’effectuer, avec l’accord du propriétaire du véhicule, les actions de maintenance correctives identifiées par le réparateur sur la base du rapport de diagnostic.
L’écoentretien a été encouragé par les pouvoirs publics, malheureusement il est encore au stade de la bonne idée. Cela pourrait changer avec la future loi sur la transition énergétique qui devrait être votée en 2015. Bien entendu, rien n’empêche un automobiliste, une entreprise ou un loueur de procéder spontanément à un écoentretien de son véhicule surtout si celui-ci effectue beaucoup de kilomètres en ville avec les risques d’encrassement que cela implique (turbo, injecteurs, pot catalytique…).