(Paris, le 6 Novembre 2020)
Les stations-service françaises sont à la croisée des chemins. Confrontées à un fort développement du parc automobile électrique, la demande de carburants est appelée à décroître significativement dans les quinze prochaines années, obligeant à une refonte assez substantielle du réseau.Telle est la conclusion d’une étude du cabinet Colombus Consulting publiée courant Octobre.
Les chiffres avancés donnent la mesure de la situation qui attend les 11 000 stations-service encore en activité dans l’hexagone (contre, rappelons-le, 41 600 unités il y a quarante ans) : baisse de la consommation de carburants d’un tiers ; chute de la fréquentation de près de moitié, notamment dans les grandes surfaces, qui ont fait du carburant un produit d’appel ; effondrement des profits compris entre un tiers et 50 %, selon les types de stations, ce qui condamnerait mécaniquement à la fermeture bon nombre d’unités, notamment celles installées en milieu rural. Avec le risque de voir apparaître des zones dites « blanches » sur le territoire alors que, comme le rappelle le cabinet, alors que « ce service de proximité est pourtant indispensable à la mobilité des habitants, dépendants de leur véhicule. ». A l’avenir, la balle sera sans doute dans le camp des collectivités locales, à charge pour elles de trouver des solutions innovantes alliant fourniture de carburant, service de courrier, alimentation etc…
Le réseau autoroutier devra, quant à lui s’adapter pour répondre aux besoins de mobilité sur de longues distances. « L’implantation de bornes de recharges électriques et la diversification des services sont essentielles pour maintenir la rentabilité des stations sur autoroute », insistent les auteurs de l’étude. Différents modes de recharge peuvent être imaginés : une recharge rapide (15 minutes environ) à coût plus élevé, pour les usagers les plus pressés ; une recharge plus lente (autour de 60 minutes), à tarif réduit, qui pourrait servir de produit d’appel pour les services et commerces sur place.
Pour Colombus Consulting, « la diversification des lieux de recharge énergétique va entraîner une mutation des lieux de ravitaillements traditionnels (stations-essence, autoroute, GMS). Ils vont évoluer et se décentraliser pour investir en priorité les emplacements de stationnement de longue durée (lieux de loisirs et de vie, lieux touristiques, etc.) ». Autant de challenges, donc pour les stations-service françaises, si elles veulent rester compétitives.