mercedes

(Paris, le 23 décembre 2019)

On croit toujours que les Allemands sont en retard sur l’électrique, alors qu’il se vend désormais plus de voitures électriques outre-Rhin qu’en Norvège et que le pays compte plus de bornes électriques que la France. En matière d’offre de véhicules 100 % électriques, Mercedes avait déjà fait une incursion sur le marché avec la Classe B. Une version Electric Drive a été lancée à la fin de 2014. Mais ce modèle n’a pas marché, avec moins de 4 000 exemplaires vendus en deux ans.

Depuis, la forme à l’étoile a lancé une stratégie plus agressive. Son label technologique EQ désigne à la fois des produits et des services autour de l’électromobilité. La gamme comprend à la fois des véhicules électriques (EQC en VP, EQV chez les VU), des hybrides rechargeables (EQ Power) et la micro-hybridation 48 v (EQ Boost). L'EQC marque en tout cas le début d'une nouvelle ère. Et c’est pour cela que le constructeur propose une édition 1886, particulièrement bien équipée. C'est un clin d’œil à la Benz Patent-Motorwagen, un engin à trois roues considéré comme la première voiture de l’histoire, et qui date de cette époque.

C’est donc avec un SUV assez imposant de 2,5 tonnes que Mercedes entend concurrencer à la fois l’Audi e-tron et les Tesla. Ce 4x4 reçoit deux moteurs électriques développant une puissance de 408 ch. L’EQC met à peine 5 secondes pour accélérer de 0 à 100 km/h et délivre un couple de 760 Nm. Pour alimenter ces moteurs électriques (un sur chaque essieu), la marque a intégré une batterie de 80 kWh. Celle-ci permet d'atteindre jusqu’à 400 km en autonomie, en fonction du style de conduite. Sa recharge peut se faire en 40 minutes sur une borne rapide. Il est à noter que le rayon d'action peut être préservé grâce à l'apport du système de navigation qui va optimiser l'itinéraire en fonction du profil de la route et de la présence de bornes. On peut aussi récupérer un peu d’autonomie en sélectionnant le degré de récupération d’énergie avec les palettes au volant. Attention d’ailleurs, car il suffit de lever le pied pour décélérer très fort en ville quand on choisit le réglage maxi. Dans ce cas, on peut très bien se passer de la pédale de frein.

Le SUV zéro émission de Mercedes s'apprécie aussi pour son confort et sa technologie. Très silencieux, l’EQC donne le sentiment de voyager dans une bulle. On s’y sent bien, d’autant que le conducteur dispose d’un siège massant et d’un programme (Energizing) qui permet de bénéficier d'ambiances olfactives et lumineuses, en plus de la climatisation. Ce silence peut toutefois être rompu par un système audio surround Burmeister avec 13 haut-parleurs. Les aides à la conduite sont très présentes à bord. On peut évoquer les caméras qui aident à manœuvrer et surtout le GPS à réalité augmentée. Le conducteur peut voir les flèches du guidage se superposer à l’écran sur l’image que renvoie la caméra de bord à l’approche d’un carrefour. C’est étonnant et très utile pour ne pas se tromper de route. Sinon, les écarts de trajectoire sont corrigés au volant. Autre atout de l’EQC : il abaisse automatiquement la vitesse quand le régulateur est enclenché, en se basant sur la lecture optique des panneaux. L’écran de taille XXL se manipule en mode tactile ou bien à la voix (sachant que l’EQC intègre un assistant vocal).

C’est clairement un véhicule très complet, mais dont le niveau de prix (80 000 € au tarif public) le situe dans le Premium et même au-delà. A noter que Mercedes prévoit un autre SUV électrique de taille plus compact. Il aura pour l’EQA et sera produit en France, dans l’usine de Hambach en Lorraine. Ce modèle aura des lignes très proches du GLA de deuxième génération. D’ici 2025, pas moins de dix voitures électriques sont programmés dans la gamme.