L'Allemagne décrète un plan de soutien à l'électrique

(Paris, le 27 avril 2016)

Comment doper les ventes de voitures électriques et hydrides rechargeables ? La question a longtemps agité les milieux politiques outre-Rhin, mais le gouvernement allemand vient de trancher. Le ministre des Finances, Wölfgang Schäuble, vient de valider un ensemble de mesures de soutien à l’industrie automobile électrique : dès le mois de mai, une prime de 4000 euros sera versée pour l’achat d’un véhicule électrique et de 3000 euros pour celui d’un hybride rechargeable. Seuls les véhicules dont le prix d'achat est inférieur à 60 000 € sont concernés par ce programme.

Objectif de ce coup de pouce ? Faire rouler sur les routes allemandes un million de véhicules électriques en Allemagne en 2020, contre 50 000 à peine aujourd’hui. Un grand plan national pour faire décoller le véhicule électrique est en cours outre-Rhin, avec notamment 15 000 points de charge installés sur l’ensemble du territoire.

Berlin, qui va débourser un milliard d’euros dans cette opération, entend mettre les constructeurs automobiles à contribution en leur faisant financer la moitié du programme. Les constructeurs allemands estiment pour leur part avoir « fait le job » en faveur de l’électrique : pas moins de 29 modèles hybrides rechargeables ou tout électrique sont actuellement disponibles sur le marché. Mais les conséquences du scandale Volkswagen, avec la baisse des ventes de véhicules, devraient les inciter à mettre de l’eau dans leur vin. 

D’autant que les perspectives de l’électrique et de l’hybride ne sont pas négligeables en Allemagne. Près de 7 Allemands sur 10 se disent en effet prêts à sauter le pas si un soutien financier les y incite. En France, où les aides à l'acquisition peuvent atteindre 10 000 € avec la prime à la conversion, quelque 22 000 véhicules électriques ont été immatriculés en 2015 (ménages et entreprises). En Norvège, les incitations au passage à l'électrique (exonération de TVA, réseau de bornes de recharge...) ont eu un fort impact sur les ventes, puisque 3% du parc automobile (79 000 véhicules sur un total de 2,64 millions) était électrique à la fin de l’année dernière.