(Paris, le 8 juin 2018)
En attendant l’arrivée de la voiture autonome, Bruxelles veut que les nouveaux modèles soient systématiquement équipés de systèmes d’aide à la conduite. Une position qui tranche avec celle de la France, où l’impact de la technologie est encore sous-évalué.
En Europe, le nombre de tués sur les routes a été divisé par plus de deux depuis 2001. Toutefois, le bilan était encore de 25 300 tués en 2017 (3 684 en France). Pour réduire le nombre de victimes, la Commission a donc décidé de proposer de nouvelles mesures, dont une concernant l’équipement des véhicules. Ainsi, elle propose que les nouveaux modèles soient équipés de 19 dispositifs de sécurité avancés, tels que le freinage d'urgence automatisé, l’assistance de maintien dans la voie, la détection d'endormissement, ou encore la détection des piétons et des cyclistes. Ces systèmes sont en cours de généralisation chez certains constructeurs, notamment dans le secteur du Premium. Ils descendent en gamme et sont de plus en plus disponibles, même si c’est sous la forme d’options.
Bruxelles souhaite que la liste soit complétée avec de nouveaux équipements. Parmi eux, on peut signaler des « boîtes noires » en cas d'accident (enregistrant les paramètres juste avant la collision), ainsi que l'installation d'éthylotests anti-démarrage. La Commission pousse aussi pour l’installation de ces équipements sur les utilitaires, les bus et les camions.
Avec de tels équipements, la Commission se donne comme objectif de sauver « jusqu'à 10 500 vies » et d’éviter 60 000 blessés sur la période 2020-2030. Son ambition à long terme est de ramener le nombre de morts et de blessés graves sur les routes le plus près possible de zéro d'ici à 2050 («Vision zéro»). Pour cela, elle mise d’une part sur le véhicule autonome et d’autre part sur la mobilité connectée, avec un dialogue entre véhicules et avec l’infrastructure.
On peut faire le parallèle avec la France, où la politique de sécurité routière est axée largement sur la répression.