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(Paris, le 24 décembre 2019)

Peu aidée par le gouvernement, la filière hydrogène a pourtant de sérieux atouts dans l’hexagone.

Parmi ces acteurs, il faut compter depuis quelques semaines avec Michelin et Faurecia. Les deux équipementiers ont en effet décidé de s’associer autour de la pile à combustible. De prime abord, on peut se demander pourquoi. Faurecia, qui est une filiale de PSA, communique assez largement sur l’hydrogène. Le groupe, qui se développe dans la mobilité propre, a acquis une expertise sur la pile à combustible (via le CEA) et dans le réservoir de stockage.

Et Michelin ? Bibendum soutient depuis des années la société Symbio, qui développe des piles. Elle en a même fait une filiale il y a quelques mois. La PME s’est fait connaître en développant une pile qui sert de prolongateur d’autonomie sur le Renault Kangoo électrique. La solution est désormais mise en avant par le constructeur français, qui va l’appliquer également sur le Master Z.E. Les deux modèles sont d’ailleurs présentés en avant-première dans le cadre du salon Solutrans.

Symbio développe aussi des solutions pour les voitures de course (sa pile est dans la MissionH24, le prototype que l’ACO et GreenGT font courir en endurance pour préparer l’arrivée de l’hydrogène aux 24 h du Mans en 2024). La technologie a aussi été appliquée sur des camions et des bateaux. La société veut désormais passer à l’échelle et se fixe pour objectif d’arriver à 20 000 piles d’ici 2025 et 200 000 en 2030.

Cet objectif pourrait désormais être atteint grâce à la co-entreprise entre Michelin et Faurecia (Symbio, a Faurecia Michelin Hydrogen Company). Le second peut faire profiter au premier de ses contacts auprès des constructeurs dans le domaine des chaînes de traction ainsi que son savoir-faire industriel. Les deux partenaires entendent bien jouer dans la cour des grands et profiter du regain d’intérêt que suscite l’hydrogène chez les constructeurs.

Il est à noter qu’un autre équipementier français, Plastic Omnium, est aussi très actif dans l’hydrogène. Il s’intéresse à la fois à la pile et aux réservoirs.

La France compte par ailleurs quelques solides pépites. Il y a bien sur Air Liquide, qui contribue à l’effort de construction d’une infrastructure de stations H2 à travers le monde et en France (où il finance notamment le service HYPE de taxis à hydrogène sur Paris), mais aussi McPhy qui est un spécialiste de l’électrolyse. Et on pourrait citer aussi une firme comme Raigi, qui travaille sur les réservoirs à hydrogène. En un mot, l’écosystème de l’hydrogène existe, alors qu’en matière de batteries il reste à inventer et dépend très largement de l’Asie…