PSA joue la carte de l'hybride rechargeable

(Paris, le 28 septembre 2018)

Avec le déclin du Diesel, l’hybride rechargeable devient aujourd’hui une alternative crédible. C’est une solution plus chère, mais qui présente des avantages, dont la possibilité de rouler au cœur des villes en mode zéro émission.

En retard sur les Allemands, qui ont déjà plusieurs versions au catalogue et accélèrent dans ce domaine, les constructeurs français brillent par leur absence sur ce segment de marché. Plus pour longtemps, puisque que le groupe PSA va proposer dès septembre 2019 une version hybride rechargeable de la DS7 Crossback (version qui sera d’ailleurs visible sur le Mondial de l’Auto, dont les portes ouvrent le 4 octobre). Et d’autres modèles vont arriver très vite dans un délai de deux ans.

Dès 2019, il y aura donc chez PSA une version hybride rechargeable ou 100 % électrique, en plus de l'offre thermique. Et en 2025, ce sera le cas de 100 % de la gamme. Pour ce faire, le groupe s'appuie sur deux plateformes : la CMP et l'EMP2. La première permet de faire des véhicules électriques du segment B (futures Peugeot 208 et Opel Corsa électriques), la seconde de faire de l'hybride rechargeable pour les segments C et D.

Pour le « plug in », le  groupe a prévu deux configurations. Pour la DS7 Crossback, qui se déclinera en version e-Tense 4X4, PSA a choisi d'associer le moteur 1,6 L THP de 200 ch avec deux moteurs électriques (un à l'avant de 110 ch d'origine Aisin, le second à l’arrière de 110 ch également). La puissance culminera ainsi à 300 ch. Pourtant, la consommation sera limitée à 2,2 L/100 km (- 40 % par rapport au thermique) pour 49 g de CO2 par km. Ces valeurs sont issues du nouveau protocole WLTP, tout comme l'autonomie de la batterie qui est de 50 km.

Pour les modèles en deux roues motrices, il y aura un seul moteur électrique de 110 ch en association avec le 1,6 L THP de 180 ch. Dans ce cas, la puissance se limite à 225 ch. C'est ce qui sera proposé sur la Peugeot 508 et la Citroën C5 Aircross. Outre la DS7, la 508 et l'Aircross, le 3008 et l'Opel Grandland X sont concernés par cette forme d'électrification.

La road map de PSA prévoit 8 modèles plug in d'ici 2021, contre 7 modèles 100 % électriques. Dans les deux cas, les moteurs sont associés à la fameuse boîte automatique à 8 rapports (EAT8) qui se généralise au sein du groupe.

L’arrivée de ces versions a été décidée bien avant le Dieselgate, fait savoir PSA. C’est en fait une évolution assez logique, qui intervient après l’échec des versions hybrides Diesel, retirées depuis du catalogue. Le groupe a considéré que l’électrification d’un véhicule à essence apporterait plus de débouchés au niveau international. De plus, il considère que c’est une bonne façon de goûter à l’électrification. Les véhicules peuvent en effet rouler en mode ZEV (zéro émission) pendant plusieurs dizaines de km, ce qui n’était pas possible avec un simple hybride. On peut dès lors imaginer des trajets en électrique la semaine et en thermique le week-end.

Si cette motorisation a de quoi séduire les particuliers, qui hésitent à passer à l’électrique pur, elle peut aussi intéresser les entreprises. PSA estime que les coûts à l’usage entre l’hybride rechargeable et le Diesel vont s’équilibrer d’ici 2021, en tout cas avant 2025. Toutefois, un coup de pouce serait nécessaire. Le groupe, tout comme d’ailleurs le CCFA, émet le souhait que les hybrides rechargeables bénéficient d'une aide à l'achat (cela a été le cas à une époque), comme pour les VE. Réponse dans quelques semaines, lors de l’examen du PLF 2019 par le Parlement.