Renault se voit en futur champion de l'hybride

(Paris, le 5 octobre 2020)

On peut dire que la marque au losange a pris son temps pour se mettre à l’hybride. Mais, elle dispose désormais de deux technologies qui répondent chacune à des besoins bien particuliers. Ces développements ont été rendus possibles par l’expertise acquise à travers la gamme Z.E et l’engagement en Formule 1 (où l’hybridation est la norme).

Renault a commencé par déployer un mode d’hybridation légère non rechargeable sur la nouvelle Clio. Baptisé E-Tech, ce système combine un moteur thermique (1.6 L essence atmosphérique de 91 ch et 144 Nm de couple) et un bloc électrique de 49 ch. Un autre moteur électrique de 20 ch joue le rôle d’un alterno-démarreur pour contrôler le moteur thermique et le caler aux régimes souhaités. Tout est entièrement automatisé, sachant que 15 modes de fonctionnement sont disponibles. L’astuce vient d’une boîte de vitesses automatique à 6 rapports multi-modes. La Clio démarre systématiquement en électrique, grâce à une batterie de de 1,2 kWh dont le fonctionnement est identique à celui d’une Toyota Yaris par exemple. Elle se recharge en roulant. Un mode « B » (comme Brake) de la boîte de vitesses permet de récupérer encore plus d'énergie au freinage. Selon Renault, la Clio E-Tech Hybrid peut rouler 80 % du temps en ville en tout électrique. Un mode EV permet de rouAu global, le gain de consommation en cycle urbain peut atteindre jusqu’à 40 % par rapport à un moteur essence. C’est d’autant plus étonnant que le système pèse 80 kg.  Le même système sera proposé sur l’Arkana, le SUV d’origine russe que le constructeur prévoit de lancer l’année prochaine en France. Comme sur la Clio, le niveau de puissance cumulée sera de 140 ch.

Sur la même base, mais avec un moteur électrique de 67 ch et une batterie plus grosse de 9,8 kWh, le système E-Tech permet de bénéficier d’un hybride rechargeable. C’est la solution proposée sur le Captur et la Mégane. Ces modèles disposent d’une autonomie permettant de rouler en 100 % électrique sur 50 kilomètres jusqu’à 135 km/h en utilisation mixte (WLTP), et jusqu’à 65 kilomètres en utilisation urbaine (WLTP City). La puissance cumulée est de 160 ch. La différence, par rapport au système E-Tech de base, c’est qu’on peut activer un mode EV et ne rouler qu’en électrique si on le souhaite (et que la batterie est suffisamment chargée). Mais là, il faut passer par une borne (ou une prise de courant) pour refaire le plein. Cette offre permet à Renault de rivaliser avec PSA (qui propose notamment les SUV 3008 et C5 Aircross et la 508 hybride plug in).

Le marché de l’hybride représente 12 % des immatriculations en France depuis le début de l’année et 3,2 % dans l’hybride rechargeable, selon le CCFA. C’est deux fois plus que l’électrique. Un argument qui devrait compter alors que le nouveau patron de Renault, Luca di Meo, prépare un plan stratégique qui sera présenté en janvier 2021.